Intervention de Hervé Godechot

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 6 février 2019 à 9h00
Audition de M. Hervé Godechot candidat désigné par le président du sénat aux fonctions de membre du conseil supérieur de l'audiovisuel en application de l'article 4 de la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication et vote sur la proposition de nomination

Hervé Godechot :

L'audiovisuel est en pleine évolution. Les modes de diffusion changent avec le multimédia et internet. Ainsi, France Télévisions a créé une chaîne d'informations. Culturebox et francetvinfo.fr ont beaucoup de succès. On constate la même évolution concernant Radio France ou l'audiovisuel extérieur. Le périmètre et les métiers évoluant, les valeurs doivent-elles évoluer ? Je ne le crois pas. En dépit de propositions du privé, j'ai toujours souhaité travailler dans le public car celui-ci est porteur de valeurs. Il privilégie la qualité avant de penser à l'audience, à l'inverse du privé, où l'audience détermine les recettes liées à la publicité et donc le chiffre d'affaires. Il importe de proposer des contenus originaux, de qualité, car le contribuable, qui nous finance, est en droit d'exiger des programmes à la hauteur de ses attentes. Le pluralisme, la diversité, l'honnêteté intellectuelle, la qualité, telles sont les valeurs qui nous portent.

En ce qui concerne le risque de conflits d'intérêts, la meilleure garantie est la transparence. Le CSA agit sous l'oeil du public et du Parlement. Pour ma part, je suis d'abord un professionnel de la télévision, attaché au service public : si je rejoins le CSA, je serai toujours dans le service public, et je continuerai donc à agir, en tant que membre du CSA, dans l'intérêt du public. Enfin, je ne serai pas seul au sein du collège, et je pense que son président et mes collègues seront très vigilants quant au risque de conflit d'intérêts.

Quel rôle peut jouer le CSA pour accompagner la modernisation des modes de diffusion ? Il y a beaucoup à attendre de la transposition de la directive SMA sur les services des médias audiovisuels et de la refonte de la loi de 1986. À cette occasion, j'espère que le législateur confiera de nouvelles fonctions au CSA en étendant son pouvoir de régulation aux nouveaux entrants, aux opérateurs numériques et à internet. J'aimerais, à cet égard, que le CSA dispose du même pouvoir d'aiguillon, de modération, de médiation, mais aussi de régulation et de sanction si nécessaire.

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