À chaque fois cet exercice de nomination est difficile. La loi nous donne la mission de ratifier une proposition de désignation à la majorité des trois cinquièmes, afin de dégager un certain consensus. Mais, comme je l'avais fait remarquer il y a deux ans, la méthode devrait être revue. En effet, un choix est toujours un choix par rapport à d'autres, jamais un choix en soi. On n'est jamais le meilleur dans l'absolu, mais toujours par rapport à d'autres. Il y avait probablement d'autres candidatures. Nous n'avons à nous prononcer que sur une seule candidature, ce qui personnalise excessivement les enjeux. Aussi, je réitère ma demande pour que la procédure soit similaire à celle que nous appliquons pour la désignation du président de Public Sénat, afin que nous puissions mener le processus de sélection dans la durée, établir une shortlist de plusieurs candidats, et nous prononcer sur cette base.
J'ai été surpris que vous n'ayez pas répondu, dans votre présentation liminaire, à certains éléments parus dans la presse. Ainsi, un article de Libération, ce matin, relate que vous avez écopé, en 1997, de quelques jours de mise à pied pour avoir pris part à un système de faux journaux télévisés tournés pour vanter les mérites de l'industrie pharmaceutique, et que, alors que vous étiez rédacteur en chef du 19/20 de France 3 en 2014, vous avez supprimé du journal un scoop concernant l'affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy. Que répondez-vous à ces allégations ?
Par ailleurs, je considère qu'avoir fait sa carrière dans l'audiovisuel public constitue un point positif. Cela ne vous met pas en situation de conflit d'intérêts car la mission de service public est une mission d'intérêt général que doit aussi garantir le CSA.
La télévision en continu a un avantage concurrentiel sur le direct. Or, le direct aujourd'hui, c'est avant tout le sport et l'information. Le sport a quasiment disparu de l'audiovisuel en clair, gratuit, et, en particulier, du service public, du moins pour les grandes compétitions. Qu'en pensez-vous ?
Vous avez aussi dit que la spécificité du service public était la qualité et non la recherche de l'audience. Or, la suppression de la publicité a très peu atténué la recherche de l'audience. Il suffit de voir comment, après chaque émission, Laurent Delahousse donne ses résultats d'audience sur Twitter ! Chaque matin, on est abreuvé des scores d'audimat de la veille. Le CSA ne pourrait-il pas utiliser le « Qualimat » comme indicateur de référence ?
Je voudrais aussi connaître votre conception de l'indépendance de l'audiovisuel : quel est votre point de vue sur les concentrations économiques dans le privé, et comment concevez-vous l'indépendance de l'audiovisuel public vis-à-vis du pouvoir politique et de l'État ?