Ma question s’adresse à Mme la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, et à son secrétaire d’État, M. Adrien Taquet.
Le protoxyde d’azote est devenu le troisième produit psychoactif le plus consommé chez les étudiants français, selon une récente étude de la mutuelle SMEREP.
Dans nombre de villes du Nord, par exemple, le sol des espaces publics est aujourd’hui jonché de ces capsules grises de ballons éclatés, qui laissent à penser à une véritable banalisation de l’usage de ce produit par le détournement de son usage conventionnel, que ce soit par le biais de cartouches de gaz pour siphon à chantilly ou de bonbonnes médicales dédiées aux anesthésies.
Nouvelle drogue tendance et récréative, le protoxyde d’azote, gaz hilarant, fait donc fureur chez les jeunes, avec une véritable dépendance à l’effet euphorisant, et ce d’autant qu’il est en vente libre, à un coût très modique et sans restriction. Aucun visuel ou pictogramme sur l’emballage n’alerte sur les dangers d’inhalation de ce produit.
Bénéficiant d’une réputation de gaz récréatif non addictif, de drogue bon marché ayant une nocivité négligeable, ce produit a donc tout pour plaire !
Pourtant, ses dangers sont bien réels. Le protoxyde d’azote n’étant pas métabolisé par l’organisme, ses utilisateurs se sentent souvent parfaitement normaux dans les deux minutes suivant l’inhalation, ce qui les conduit à poursuivre leur consommation. Mais vertiges, maux de tête, vision floue, malaises, crise de panique, problèmes cardiaques peuvent survenir.
La consommation excessive de ce produit a des effets graves sur la santé. Elle a déjà fait de nombreuses victimes en Grande-Bretagne puisque, entre 2006 et 2012, 17 personnes en sont décédées, et 2 cas sont déjà connus en France.
L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies souligne que l’utilisation prolongée du protoxyde d’azote à des doses élevées peut avoir des effets graves et engendrer des séquelles pour la moelle osseuse et le système nerveux, entraînant des risques de troubles respiratoires.