Maintes fois reporté, le plan est enfin publié, il comporte plus de 200 mesures, ce qui est peut-être beaucoup. Comme nous l'avions déjà dénoncé, le manque de hiérarchisation entre les différentes préconisations ne brouille-t-il pas la lisibilité du combat contre les addictions ? Je note toutefois que le plan est plus cohérent avec un partenariat plus affirmé avec les préfectures, les associations sportives ou les établissements scolaires.
Chez la plupart des jeunes le cannabis bénéficie d'une image positive ; il est considéré comme un produit naturel dont ils ignorent très souvent le danger et le consomment de façon massive. 15 % des jeunes seraient susceptibles de présenter un risque élevé d'usage problématique du cannabis. Durant mes auditions, un addictologue nous avait alertés sur l'absence d'une campagne de prévention, la dernière datant de 2005. Est-ce que dans le plan, il est prévu d'en refaire une ? Sur les salles de consommation à moindre risque, pourquoi tant de prudence alors que le bilan sur la période d'expérimentation semble positif ? Pourquoi ne pas simplement affirmer que l'ouverture d'autres structures sur l'ensemble du territoire serait particulièrement bienvenue, et en particulier pour la région parisienne, ce qui soulagerait la salle du 10ème arrondissement ? Enfin, je voudrais vous alerter sur une information que j'ai relevée la semaine dernière : des cigarettiers achètent des plantations de cannabis ou prennent des participations dans ces plantations en faisant le pari de la légalisation. Comme vous l'avez rappelé, c'est déjà le cas au Canada.