Intervention de Jean-Luc Fugit

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 17 janvier 2019 à 9h00
Examen de la note scientifique sur les lanceurs spatiaux réutilisables

Jean-Luc Fugit, député, rapporteur :

Un commentaire sur vos interventions. Il me semble que nous sommes à peu près tous d'accord, à quelques points près. De mes échanges avec la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, il ressort qu'elle est consciente de ce que nous disons ici, à savoir qu'il y a nécessité de se poser des questions.

J'ai cru comprendre - mais cela reste à vérifier - que le Président de la République allait s'exprimer sur la question spatiale au mois de mars au plus tard. Nous verrons quelles sont les orientations qu'il souhaite donner.

Sans vouloir dramatiser, il me semble que la conférence ministérielle de fin 2019 sera assez décisive. Au vu des auditions conduites, et au risque d'être politiquement incorrect, j'ai acquis la conviction que, quitte à réduire peut-être le nombre de pays décisionnaires dans l'espace européen, il faut vraiment avoir ce minimum du minimum sur lequel s'appuyer : tout lancement institutionnel de nos pays devrait être assuré par nos lanceurs. Or il y a une incohérence assez forte sur ce point. De mon point de vue, c'est la première brique d'un « portage politique clair » pour reprendre l'expression de notre premier vice-président Cédric Villani. Ce serait vraiment l'affirmation de quelque chose, qui ensuite permettrait des choix beaucoup plus clairs et assumés.

Il en va de même avec les satellites et les services. Là aussi, compte tenu des évolutions en matière de suivi environnemental et d'émissions de CO2, que l'on pourrait mieux contrôler, mieux surveiller, mieux mesurer, mieux appréhender, il y a beaucoup à faire.

Se pose également la question de l'accès aux télécommunications. Dans les débats actuels, il est beaucoup question des zones blanches en France et du déploiement de la fibre optique dans l'ensemble du pays. Une approche avec les satellites permettrait de réduire les coûts d'un facteur 4 à 5 pour équiper l'ensemble du pays en très haut débit.

Ces éléments très concrets de la vie de tous les jours de nos concitoyens peuvent être améliorés par des choix très clairs dans le domaine spatial. Nous devons pouvoir opérer ces choix dans un cadre européen, à travers un portage politique clair. Il me semble que ce sera la priorité de la conférence ministérielle de fin 2019 : clarifier des choix et clarifier la position européenne collective.

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