Intervention de Cédric Villani

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 17 janvier 2019 à 9h00
Audition publique sur l'utilisation des animaux en recherche et les alternatives à l'expérimentation animale : état des lieux et perspectives

Cédric Villani, député, premier vice-président de l'Office :

Vous avez évoqué les mécanismes institutionnels, les évolutions culturelles. Peut-on donner des exemples concrets entre ce que l'on peut faire ou pas, ce qui était toléré avant et qui aujourd'hui n'est plus admis, que ce soit le fait de l'application des chartes ou de l'évolution des consciences en la matière ?

Pr. Hélène Combrisson. - Maintenant, il y a un passage obligatoire par le comité d'éthique, dont le rôle est justement de faire une évaluation éthique des projets scientifiques utilisant des animaux, et, ensuite, une autorisation de projet par le ministère. La revue de tout ce qui est proposé est donc extrêmement importante.

Les chercheurs ont commencé par traîner les pieds en disant que c'était du travail supplémentaire, mais ils se rendent bien compte, par les interférences entre comités d'éthique et chercheurs, de tout l'intérêt de l'examen de leurs projets sous un angle différent. Cela permet de pointer des choses qui peuvent être améliorées.

Avec le temps, certaines pratiques vont évoluer. Ce n'est pas inscrit dans les réglementations, mais c'est inscrit dans les bonnes pratiques. Petit à petit, certaines choses ne se font plus, ou se font autrement. Les gestes évoluent au fil du temps. Par exemple, le CNREEA a établi des recommandations sur la production d'anticorps monoclonaux par le biais de liquide d'ascite, une technique invasive utilisant des animaux.

Peut-on avoir un exemple frappant qui soit communicable au citoyen de quelque chose qui ne se fait plus aujourd'hui ?

Pr. Hélène Combrisson. - L'exemple des méthodes d'euthanasie est parlant : aujourd'hui certaines méthodes d'euthanasie sont autorisées, d'autres sont interdites. Auparavant, quand on euthanasiait un rat, on lui frappait le cou sur le bord de l'évier, et ensuite on le saignait. Cette pratique est maintenant absolument interdite.

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