Intervention de Georges Chapouthier

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 17 janvier 2019 à 9h00
Audition publique sur l'utilisation des animaux en recherche et les alternatives à l'expérimentation animale : état des lieux et perspectives

Georges Chapouthier :

Je vais intervenir sur l'éducation, un point essentiel. S'il y a plus d'animaux utilisés en France qu'en Angleterre, c'est en raison d'une vieille tradition cartésienne. On peut faire beaucoup mieux en ce qui concerne les animaux utilisés dans l'éducation, même dans l'enseignement supérieur.

Évidemment, un vétérinaire a besoin de s'exercer avec des animaux. Mais certains étudiants ne se destinent pas à la recherche expérimentale, et dans certains certificats, on leur impose des expérimentations qui ne leur servent à rien. Je pense donc qu'on peut réduire l'utilisation d'animaux, sans la supprimer complètement.

J'irais plus loin, non seulement dans la réduction du nombre d'animaux, mais dans la formation des jeunes. Dans la société du futur, c'est dès le départ qu'il faut former les jeunes au respect de l'animal, dans des cours d'éducation civique, morale et animalière. Cela amènera ensuite à des améliorations sur l'expérimentation animale.

Pr. Francelyne Marano. - Concernant la formation dans l'enseignement supérieur, on diminue le nombre d'animaux, voire on n'utilise plus d'animaux dans un certain nombre d'universités. Il y a une transition vers ces méthodes substitutives que vous évoquiez, c'est-à-dire des outils vidéo (réalité virtuelle, par exemple) ou des modèles inertes constitués de matériaux qui permettent de mimer les organes. Des efforts très importants sont fournis, en particulier par les écoles vétérinaires. Des outils ont été développés à Lyon pour que les étudiants se familiarisent avec les techniques de chirurgie via la réalité virtuelle, réduisant ainsi le nombre d'animaux utilisés.

En ce qui concerne la cosmétologie, il faut savoir qu'il est interdit de tester un produit cosmétique sur l'animal depuis un certain nombre d'années6(*). Tout doit être fait en utilisant les méthodes alternatives substitutives que je vais présenter tout à l'heure. Le test sur l'animal de produits cosmétiques vendus en Europe est interdit, il expose l'entreprise à des poursuites. La directive européenne est très contraignante, elle s'applique en France et dans le reste de l'Europe.

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