Intervention de Ivan Balansard

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 17 janvier 2019 à 9h00
Audition publique sur l'utilisation des animaux en recherche et les alternatives à l'expérimentation animale : état des lieux et perspectives

Ivan Balansard, vétérinaire CNRS, président du GIRCOR (Groupe interprofessionnel de reìflexion et de communication sur la recherche) :

L'utilisation d'animaux est interdite en Europe dans le domaine des cosmétiques, sur les produits finis comme sur les composants. Malgré cela, certains groupes continuent à présenter des images d'animaux avec du rouge à lèvres, et certains produits cosmétiques se prévalent sur leurs produits d'un symbole d'animal barré, alors que c'est interdit dans toute l'Europe. Cela illustre bien la confusion autour de ces questions.

Pr. Hélène Combrisson. - Dans l'enseignement secondaire, l'utilisation d'animaux vivants est interdite depuis fort longtemps. Il reste les dissections de souris euthanasiées (en amont) ; pour ma part, je n'en vois pas bien l'intérêt. De belles illustrations pourraient suffire, d'autant que la souris décongelée n'est pas vraiment un matériel qui donne aux élèves le goût de la science.

Dans l'enseignement supérieur, les programmes d'enseignement pratique utilisant des animaux doivent suivre le même parcours que les projets de recherche : passage par les comités d'éthique et par une autorisation du ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Ce passage-là a remis en question un certain nombre de TP qui étaient inscrits dans les programmes de façon réitérée depuis des dizaines d'années sans qu'on en voie toujours bien l'intérêt. Ces programmes n'étaient parfois pas très respectueux des animaux et parce qu'ils ont été critiqués, beaucoup sont voués à l'arrêt.

Un groupe de travail de la CNEA a justement été mis en place pour travailler sur les possibilités en termes de méthodes alternatives afin de limiter ce recours aux animaux dans l'éducation, et peut-être de le réserver à des étudiants déjà avancés dans leur cursus, qui se destinent véritablement à la recherche animale. Compte tenu de la sélection très importante, peu d'étudiants suivraient ces TP, dont la visée serait uniquement professionnelle.

Nous avons travaillé sur des supports informatiques, lesquels se développent et deviennent de plus en plus intéressants, ainsi que sur des modèles inertes (en plastique par exemple) qui permettent de faire de très nombreux gestes thérapeutiques, que ce soit des injections, des prélèvements, etc. Il existe des rats en plastique, mais aussi des modèles de plus grands animaux que l'on trouve maintenant dans les écoles vétérinaires : il est possible de sonder une chienne en plastique ou de palper les ovaires d'une vache en plastique. Ces outils permettent d'acquérir l'apprentissage des gestes avant de passer aux animaux vivants.

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