Intervention de Angela Sirigu

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 17 janvier 2019 à 9h00
Audition publique sur l'utilisation des animaux en recherche et les alternatives à l'expérimentation animale : état des lieux et perspectives

Angela Sirigu, directrice de l'Institut des sciences cognitives Marc Jeannerod, CNRS et université de Lyon :

Je suis surprise de la manière dont on utilise le mot « conscience » chez l'homme et chez l'animal. Je suis désolée, mais aucun fait n'établit une conscience chez l'animal, telle qu'on l'entend chez l'homme. On en est encore à débattre de ce qu'est la conscience chez l'homme, on est loin d'avoir résolu la question de la conscience chez l'animal.

Ce que l'on sait, et la recherche en neurosciences l'a montré, c'est que le macaque, par exemple, peut traiter des informations, peut avoir des sensations, et peut faire des associations. Mais savez-vous combien il faut d'essais pour qu'un macaque fasse des associations entre un stimulus et une réponse ? Au minimum 1 500 essais, alors que des enfants de 3 ans apprennent très vite ce genre d'associations... Il faut donc faire très attention à ce que l'on nomme « conscience » chez les animaux, sans nier qu'ils peuvent avoir des sensations et ressentir des états.

Je voulais aussi revenir sur ce que l'on fait des animaux après l'étude. En général, si l'animal sort en bonne santé de son séjour en laboratoire, le laboratoire de recherche l'envoie en pensionnat. Il en existe pour les singes que l'on n'utilise plus dans l'expérimentation mais ce n'est pas le cas de tous les animaux. Évidemment, si l'on a besoin de faire des prélèvements, l'animal est sacrifié.

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