Intervention de Arnaud Bazin

Réunion du 5 février 2019 à 14h30
Croissance et transformation des entreprises — Article 44

Photo de Arnaud BazinArnaud Bazin :

Après avoir écouté patiemment tous les éléments du débat, j’en évoquerai deux dont il n’a pas été question, après être revenu rapidement sur un troisième abordé une seule fois, par François Bonhomme.

Avec lui, je m’étonne qu’une matière aussi importante soit traitée par notre assemblée, en deux heures, à la faveur de l’examen d’une demi-poignée d’articles, de surcroît dans le cadre de la discussion d’un projet de loi faisant l’objet de la procédure accélérée. Si l’on avait voulu faire un travail de fond et convaincre les sénatrices et les sénateurs, il aurait fallu consacrer un peu de temps à cette question qui aurait dû faire l’objet d’un texte en soi.

Je veux surtout vous parler, mes chers collègues, de personnes ignorées jusqu’à présent : les riverains, ceux qui vivent sous les trajectoires des aéronefs.

On tient pour acquis que la fréquentation des aéroports va augmenter considérablement : j’avais en tête que le nombre de passagers à Roissy pourrait passer de 72 à 110 millions, une hausse déjà très importante – 40 % environ –, et voilà qu’on évoque maintenant un doublement. Vous rendez-vous compte de ce que cela représente pour les riverains ?

Je trouve particulièrement malvenu de débattre de la privatisation des aéroports, en particulier de Roissy-Charles-de-Gaulle, avec une telle perspective d’augmentation du trafic, alors même qu’une procédure de concertation vient juste de commencer pour la construction d’un quatrième terminal, qui conditionnera cette hausse. C’est se moquer des habitants qui auront à subir une augmentation considérable des nuisances que de délibérer sur une privatisation sans avoir recueilli leur avis sur la perspective de hausse du trafic !

Enfin, on nous parle d’un désendettement à hauteur de 10 milliards d’euros. Un peu gros, alors qu’on vient de nous proposer un budget en déficit de 100 milliards d’euros, déficit que le Président de la République a aggravé de 10 à 12 milliards d’euros en treize minutes par un beau soir de décembre…

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