Intervention de Simon Sutour

Commission des affaires européennes — Réunion du 7 février 2019 à 8h35
Énergie — Paquet d'hiver « énergie propre pour tous les européens » : communication de mm. claude kern et michel raison

Photo de Simon SutourSimon Sutour :

Selon nos rapporteurs, les avancées sont modestes. Tant mieux ! On a trop eu tendance ces dernières années à vouloir nous faire rentrer dans des projets qui nous auraient liés. Je me souviens d'une réunion où le commissaire européen, Günther Oettinger, avait parlé d'énergie pendant une heure sans prononcer une seule fois le mot « nucléaire » ! À l'époque, on voulait nous imposer des changements. L'Allemagne était en pointe, on voit le résultat : elle refuse le nucléaire mais achète à ses voisins de l'électricité issue de centrales nucléaires et conserve ses capacités au charbon, très polluantes. Heureusement, nous avons eu, en France, des dirigeants visionnaires qui ont imposé l'énergie nucléaire ! En Espagne, l'électricité est deux fois plus chère qu'en France. Idem en Allemagne. En Amérique latine, on utilise beaucoup de biocarburants, mais ils ne sont pas produits de manière très bio. On les appelle « biocarburants » à tort.

Quand on paie une facture d'électricité de 100 euros - hors transport de cette énergie - on acquitte 57 euros de taxes, qui servent notamment à subventionner les producteurs d'énergies renouvelables qui ne survivraient pas sans ces subsides ; ce système ne peut pas durer perpétuellement !

Les éoliennes posent aussi des problèmes environnementaux. Leurs palmes tuent les oiseaux qui passent. Je ne parle pas des éoliennes offshore, difficiles à installer dans un pays où les fonds marins sont profonds, à la différence du Danemark par exemple. J'ai visité des centrales solaires dans des déserts ; il y aurait beaucoup à dire sur le plan écologique ! De grâce, évitons l'idéologie sur ce sujet !

En Europe, les stratégies sont très différentes. Les Allemands ont pris un virage brutal, il y a quinze ans, en faveur du renouvelable. Ils découvrent que tout ne se passe pas aussi simplement qu'ils l'espéraient. Heureusement, nous avons pris ce virage plus tard. Il faut évidemment développer les énergies renouvelables. C'est plus facile pour certains petits pays qui ont des ressources hydroélectriques. Pour la France, c'est plus compliqué. La loi sur la transition énergétique prévoyait de réduire la part du nucléaire dans le mix énergétique à moins de 50 % en 2025. L'horizon a déjà été repoussé à 2035 ; il faudra sans doute repousser encore l'échéance car on n'a pas trouvé mieux. Cela ne doit pas nous empêcher de travailler pour renforcer la sécurité de notre parc.

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