Comme nous l'avons expliqué, la BCE a élargi son rôle initial en ne se limitant pas à sa mission de maîtrise de l'inflation et en cherchant à éviter tout risque de credit crunch. Pour que l'euro devienne une monnaie de plein exercice, il faut que la politique européenne repose sur un deuxième pilier, budgétaire, qui suppose une politique économique coordonnée et, donc, un budget commun. J'appelle également de mes voeux la création d'une instance interparlementaire de la zone euro dans laquelle les parlements nationaux viendraient échanger autour de ces problématiques avec les parlementaires européens et contrôler, dans le même temps, la mise en oeuvre de ce budget.
Pour répondre à Jean-Yves Leconte, la BCE a parfaitement conscience de cette addiction. C'est la raison pour laquelle elle gère actuellement la stabilisation du QE. Il faut avoir à l'esprit que les crédits achetés par la BCE ne le sont pas tous à leur valeur nominale, ce qui garantit un refinancement sécurisé de l'économie.
Olivier Henno regrette notre incapacité à développer des projets d'envergure. On aurait effectivement pu s'attendre à ce que le QE produise davantage d'effets positifs, mais ce constat renvoie aux fondamentaux de l'économie européenne, à sa capacité de créer des start-up et des stratégies industrielles à l'échelon européen. Je pense notamment à la fusion entre Alstom et Siemens sur laquelle la Commission européenne vient de mettre son veto.