Madame la sénatrice, vous avez raison : la télémédecine est une opportunité incroyable.
C’est le fait, d’abord, de la téléconsultation, qui rend accessible un médecin à une personne à un moment où, physiquement, celui-ci n’aurait pas pu être près d’elle. Cela évite au patient de devoir parcourir une distance qu’il n’aurait peut-être pas pu franchir seul et met à sa disposition, près de chez lui, un médecin par le biais du téléphone ou de la visioconférence. Ce médecin va pouvoir établir un diagnostic, apporter des réponses, et rédiger une ordonnance ; le patient pourra, ensuite, aller récupérer les médicaments à la pharmacie.
Même si la volonté du Gouvernement a été de généraliser le remboursement de ces téléconsultations, la forme de ces dernières revêt une diversité incroyable à travers le territoire.
J’ai eu la chance de faire tout le tour de la France et de me familiariser avec de nombreuses initiatives engagées dans les départements, en milieu rural comme en milieu urbain. À chaque fois, le dispositif est différent. Pour ma part, je crois que c’est dans cette diversité que l’on va trouver les différentes solutions. Il n’y a pas de solution universelle !
Il y aura la téléconsultation que les gens pourront faire de chez eux, mais elle ne sera jamais de la même nature que celle qui s’effectuera dans une cabine, en compagnie de quelqu’un – aide-soignante ou infirmière – qui jouera un rôle de médiation médicale.
Ces téléconsultations de demain posent de très nombreuses questions. Des expérimentations ont été réalisées pendant plusieurs années. Aujourd’hui, nous en sommes à la généralisation, mais seulement à l’an 1 de la généralisation.
Madame la sénatrice, oui, la CNAM, notamment, a estimé que le médecin consulté était trop éloigné. En effet, pour cet an 1 de la téléconsultation, nous avons souhaité qu’elle soit réservée à la relation entre un médecin généraliste et un patient qu’il a l’habitude de recevoir ou qu’il pourrait avoir l’habitude de recevoir. Il a donc été considéré que, au vu de la distance, il était peu probable qu’une telle relation puisse s’instaurer.
Cela étant, le modèle que nous ne souhaitons pas est le modèle américain selon lequel, à travers une application, on peut zapper d’un médecin vers un autre, avec un forfait illimité de consultations. Si nous l’adoptions, nous dénaturerions le fameux lien humain dont nous parlions précédemment.
Une téléconsultation avec des humains, une téléconsultation remboursée, une téléconsultation reconnue par l’Ordre des médecins comme étant une consultation médicale de qualité, voilà l’ambition ! Rappelons que 2019 est l’année du remboursement de toutes ces téléconsultations. Certains patients vont vivre des changements impressionnants.