Monsieur le sénateur Tissot, quelle tristesse de vous entendre dire que nous allons ouvrir seulement dix lieux ! C’est beaucoup plus que cela : l’appel à projets prévoyait la création de dix hubs, de dix lieux de multiplication. Il s’agissait d’identifier, dans les territoires, les structures volontaires susceptibles d’animer les lieux présents partout, mais trop petits pour disposer des bonnes expertises.
Dans une commune rurale, par exemple, la médiation numérique passera souvent par une association, par un prestataire, voire par les services de la mairie, pour quelques heures par semaine. Ces lieux n’auront pas toujours les outils de bon niveau, les expertises pertinentes, la capacité d’accompagner le public. Dès lors, le hub le plus proche, dans le département ou dans la région, assistera et formera ces accompagnants, leur donnera les outils et mettra à jour régulièrement leur connaissance des procédures. Ces dix hubs ont donc vocation à rayonner et à avoir un effet multiplicateur.
À l’issue du travail que nous avons mené avec les territoires, nous avons pris conscience que le numérique des services publics et de l’inclusion allait aussi vite que celui des réseaux sociaux et du commerce : un an après, on est un has been, deux ans après, on est vraiment très éloigné et trois ans après, le monde numérique que l’on a connu ne ressemble plus à celui qui se trouve sur l’écran. Ces hubs ont pour mission de donner à tous la capacité d’être toujours au meilleur niveau.
L’objectif est donc de créer non pas dix lieux, mais bien des milliers à travers le territoire. Dans les départements et les territoires dont j’ai fait la liste, la première mission assignée à la stratégie locale d’inclusion numérique est l’identification et la cartographie des acteurs.
Dès la mi-mars, nous mettrons en ligne une cartographie open source, donc librement disponible pour tous, de tous les lieux de médiation numérique. Chacun des départements pourra contribuer à cette carte nationale, afin de produire une photographie très claire des acteurs de l’accompagnement et des besoins des accompagnés comme des accompagnants. Le hub jouera alors un rôle d’accélération de l’expertise et des compétences.
Notre ambition est partagée et ce plan est national, avec 100 millions d’euros apportés par l’État et les collectivités, et certaines d’entre elles contribueront encore plus que prévu. Cela ne sera jamais assez, mais l’année 2019, c’est l’année de l’action !