Intervention de Viviane Artigalas

Réunion du 20 février 2019 à 14h30
Fracture numérique et inégalités d'accès aux services publics — Débat interactif

Photo de Viviane ArtigalasViviane Artigalas :

Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, alors que de nombreux services publics poursuivent leur développement vers le tout-numérique, la dématérialisation de nombreuses démarches administratives suppose de bonnes conditions de connexion au réseau de téléphonie ou d’accès à internet.

Or une partie des territoires est encore, nous l’avons déjà dit, mal équipée, voire sous-équipée, rendant ces conditions difficiles, voire impossibles.

Dans certaines communes rurales d’Occitanie, notamment dans les Hautes-Pyrénées, le manque de couverture réseau pour les téléphones portables et les débits trop faibles d’accès à internet constituent une réelle fracture numérique pour un grand nombre de nos concitoyens.

L’aménagement des réseaux en très haut débit des Hautes-Pyrénées doit être finalisé d’ici à cinq ans. Cependant, on peut douter que les équipements soient totalement opérationnels en un laps de temps si court.

C’est une fracture à la fois sociale et territoriale.

En effet, les projets de fermeture ou d’éloignement des services publics traditionnels, comme les trésoreries ou les bureaux de poste, ainsi que la disparition de certaines compétences municipales, comme l’instruction des cartes nationales d’identité et des passeports, ajoutent de nouvelles difficultés.

C’est aussi une fracture sociale qui frappe surtout nos concitoyens les plus fragiles, les personnes âgées ou au chômage, qui ne sont pas toujours à l’aise avec les nouveaux usages numériques ou qui n’ont pas toujours les moyens de posséder un ordinateur et de se former à son utilisation.

Le désert numérique, qui s’ajoute très souvent à un désert médical, aggrave une inégalité territoriale totalement inconcevable et un sentiment d’abandon chez nombre de nos concitoyens.

Monsieur le ministre, le tout-numérique ne peut être l’unique solution. Si la préservation de l’accès aux services publics, y compris dans les zones rurales les plus reculées, constitue bien une priorité pour le Gouvernement, il lui faudra conserver une diversité d’approches. Que comptez-vous faire alors pour le maintien, le développement et l’évolution des autres moyens d’accès aux services publics que le numérique ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion