Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, si la France est une République indivisible, on ne peut pas dire que l’accès au numérique soit homogène dans notre pays, vous l’avez rappelé. Il entraîne une véritable inégalité en matière d’accès aux services publics. Pourtant, que l’on soit dans le Perche, les Cévennes ou le Mantois, on a besoin à la fois de l’un et de l’autre.
Depuis quelques années, nous empruntons le chemin de la fin de l’hyperproximité des services publics. Nous avons dû nous adapter aux fermetures sèches, aux mutualisations et rationalisations de certains de nos services. Nous en connaissons les raisons ; je ne les évoquerai pas.
Pour réduire la fracture territoriale, nous avons fait le choix de dématérialiser certaines fonctions.
Cette orientation stratégique n’est pas dénuée de fondement, car elle permet de compenser, en partie tout du moins, le départ de certains services publics. Le gain potentiel pour l’usager comme pour les services publics peut sembler immense. Je souhaite tout de même insister sur le caractère « potentiel », car, en l’état actuel des choses, l’accès au numérique est insuffisant.
Ne perdons pas de vue plusieurs notions essentielles : le principe de continuité du service public, le principe de l’égalité devant le service public et, enfin, les principes d’adaptabilité et de mutabilité.
Former, accompagner et simplifier doivent être autant de pistes auxquelles il convient de réfléchir en tenant compte des spécificités de nos territoires et de leurs habitants.
Enfin, ayons en tête, monsieur le secrétaire d’État, que le numérique ne doit pas être un palliatif à la disparition des services publics dans nos territoires.
Dans ce contexte, je vous poserai deux questions.
Premièrement, pouvez-vous nous éclairer sur la méthode et les dispositifs qu’il vous semblerait utile de mettre immédiatement en œuvre, afin de corriger la fracture numérique, toujours trop présente, sans que cela se fasse évidemment au détriment du service de proximité ?
Deuxièmement, on connaît l’importance de la qualité d’adressage d’une commune, qui est fondamentale pour l’aménagement du territoire. Or la fracture numérique est parfois due à un manquement en la matière. Que comptez-vous proposer, monsieur le ministre, pour accélérer et améliorer l’adressage dans nos communes ?