Mes chers collègues, durant notre déplacement, nous avons pu mesurer l'ampleur des destructions et les souffrances des populations locales. Contrairement aux observations conduites lors des précédents déplacements, il nous est apparu que des interlocuteurs, rencontrés notamment à Istanbul, auparavant indignés, semblent, aujourd'hui, s'être résignés et habitués à la disparition de l'État de droit et à la perte de droits civiques de nombre de leurs concitoyens, dont certains ont été limogés de la fonction publique. La peur s'installe et nourrit un climat relativement pesant. Cet engrenage ne peut manquer de susciter notre réflexion sur ce qui se déroule actuellement dans notre propre pays avec l'intégration de l'état d'urgence dans notre droit commun ou la proposition de loi dite « anti-casseurs » en discussion.