Se rendre en Turquie représentait un certain défi et je vous remercie d'avoir pris le risque de le relever. Je suis sans illusion, et, comme l'a rappelé Pierre Ouzoulias, les agissements d'Ankara suscitent un grand malaise. Le Président Erdogan ne comparait-il pas, il y a près de vingt ans, la démocratie à un tramway dont il convenait, une fois arrivés au terminus, de descendre ? La Turquie représente un point de bascule géographique pour l'Europe avec cet « Orient compliqué ». Or, en tant que parlementaires, nous contribuons à une forme de « diplomatie alternative ». Ce rapport ne devrait-il pas être l'occasion d'exposer les faits avec lucidité, de bien nommer les choses ? En outre, le travail au quotidien auprès des populations et des élus est également important. J'ai pu le constater en Bulgarie où les élus, quelle que soit leur sensibilité politique, m'ont rappelé l'importance de développer les échanges économiques, culturels et universitaires avec la Turquie, tout en demeurant fermes sur le respect des principes démocratiques. Les Bulgares, qui ont connu neuf siècles d'occupation ottomane avec très peu de métissage, soulignent également leur proximité géographique avec ces théâtres d'opérations compliqués, dont des pays comme la France et l'Allemagne sont relativement éloignés. Ne pourrions-nous donc pas étoffer ce rapport en mettant en exergue certains aspects, afin d'assurer son adoption ?