Intervention de Jean-Yves Leconte

Commission des affaires européennes — Réunion du 21 février 2019 à 8h35
Élargissement — Déplacement en turquie du 25 au 28 novembre 2018 : rapport d'information de mm. jean bizet jean-yves leconte et andré reichardt

Photo de Jean-Yves LeconteJean-Yves Leconte :

Il faut aider les Turcs et ne pas les laisser seuls face à l'évolution politique de leur pays qui est très inquiétante. C'est au nom de nos valeurs que l'on ne doit pas priver une population entière de la perspective d'adhérer à l'Union européenne, du fait qu'elle est soumise à un régime politique par ailleurs discrédité. Sur le plan strictement pratique, l'opinion publique turque, depuis 2015, considère l'Europe comme une forteresse tenant la Turquie pour un pays d'Asie mineure et la reléguant au rang de garde-frontières voué à accueillir les réfugiés dont elle ne veut pas. Abandonner la Turquie à son sort dissuaderait jusqu'aux plus ardents défenseurs de nos valeurs sur son propre sol.

L'influence grandissante de la Turquie en Afrique, dans les écoles anciennement « Gülen », suscite également notre inquiétude. Au niveau supérieur, alors que Campus France enregistre une baisse de l'ordre de 10 % du nombre d'étudiants étrangers, la Turquie est l'un des pays où leur accueil est en forte croissance. C'est donc un pays de soft power en émergence. Prenons garde à ne pas restreindre l'influence de l'Union européenne en nous détournant de la population turque ! Maintenons donc, avec les outils dont nous disposons, ce dialogue avec la Turquie pour aider ceux qui nous le demandent.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion