Pour information, à l'occasion de la table ronde que nous avions tenue il y a quelques mois sur les nouvelles directions de la recherche dans l'énergie nucléaire, celle représentée par notre collègue Jean-Claude Le Scornet était présente, et notre collègue avait fait une intervention haute en couleurs.
Professeur Sydney Galès. - Je peux l'imaginer.
Sur ces questions de puissance des lasers, nous avons vu le graphique présentant l'historique depuis les années 1960, avec un palier dans les années 1970-1980 et un redémarrage ensuite grâce à vos travaux. Il y a donc une croissance exponentielle de la puissance. Y a-t-il une raison particulière à cette croissance exponentielle ?
Professeur Gérard Mourou. - La croissance est essentiellement due à la tenue des matériaux laser, qui tiennent difficilement un flux de plus d'un joule par centimètre carré. Pour aller très haut en puissance et énergie, il faut disposer de composants adéquats. Par exemple, nous utilisons les réseaux de diffraction pour la compression, qui ont désormais des tailles de l'ordre du mètre carré.
En tout état de cause, nous parlons de la puissance crête. La puissance moyenne, c'est-à-dire le nombre de tirs par seconde, est limitée par la chaleur et les problèmes thermiques. Les pertes viennent des changements d'énergie et du gap quantique. En conséquence, nous sommes contraints d'utiliser des architectures différentes, basées sur la fibre optique de façon à avoir, pour un certain volume, le maximum de surface. Je pense que nous devrions pouvoir résoudre facilement ces problèmes techniques.
Par ailleurs pour répondre à la question sur les délais, selon moi il sera nécessaire de compter entre quinze et vingt ans.
Émilie Cariou, retenue dans l'hémicycle, avait une question à poser sur les applications en stockage profond, la poursuite des différentes expériences en cours dans ce domaine, et sur les délais. Vous y avez répondu dans vos développements.