C’est une réalité : l’encadrement des stages a profondément modifié les pratiques en matière de recrutement, faisant craindre des difficultés majeures pour les futurs stagiaires à la recherche de structures d’accueil.
Cependant, il nous semble nécessaire de rappeler ici quelle était la nature desdites pratiques : certaines structures ne recrutaient plus depuis des années et fonctionnaient grâce à l’apport régulier et continu de stagiaires très peu rémunérés.
Cette situation emportait à nos yeux trois conséquences : premièrement, elle maintenait dans la précarité un nombre important de jeunes ; deuxièmement, elle alimentait l’idée que l’insertion dans le monde de l’emploi ne pouvait se faire qu’en passant au préalable par la case précarité ; troisièmement, elle détournait la nature même du stage et son application pratique. D’ailleurs, la suppression des emplois aidés ne fera que renforcer ces travers.
L’article introduit dans le texte par la commission de la culture du Sénat se veut très circonscrit dans son champ d’application, sauf qu’à y regarder de plus près, ce périmètre restreint ne l’est pas tant que cela ! En effet, il nie la diversité même des associations.
En outre, il pose trois questions : tout d’abord, le recours accru aux stagiaires au sein des petites associations pose la problématique de l’engagement militant ; ensuite, on peut s’interroger sur la pertinence d’un tel assouplissement pour l’ensemble des associations ; enfin, cet assouplissement laisse la porte ouverte à d’éventuelles futures dérogations.
Voilà pourquoi nous souhaitons supprimer l’article 4.