Madame la présidente, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, la France est un grand pays maritime, notamment par la longueur, la beauté et la qualité de notre littoral, mais aussi par l’étendue des zones économiques maritimes, qui la place au deuxième rang mondial en la matière.
Le groupe Union Centriste est particulièrement attaché à l’affirmation et à la valorisation du littoral et de la vocation maritime de notre pays. D’une part, la mer représente l’essentiel des surfaces de notre globe. D’autre part, cela constitue un potentiel de développement économique absolument considérable. Il convient donc effectivement de pouvoir l’utiliser.
Parmi les activités à valoriser figurent la pêche ou l’exploitation des ressources naturelles, mais également les activités conchylicoles : huîtres, moules, coques, ormeaux, palourdes… Autant d’activités importantes sur notre littoral.
Le groupe Union Centriste salue l’initiative du député du Morbihan Jimmy Pahun, qui a dressé, en lien avec les professionnels, le constat d’une perte significative de sites dédiés à l’ostréiculture ou à la conchyliculture en général.
Selon le Comité national de la conchyliculture – je salue son président, présent dans les tribunes –, environ la moitié des sites ostréicoles avaient pu disparaître en vingt ans, c’est-à-dire entre la fin du siècle dernier et aujourd’hui. C’est donc un enjeu particulièrement important. Nous avons évidemment tous la volonté de préserver le littoral de notre pays.
Il importe aussi de développer un certain nombre d’activités économiques. Vous l’imaginez bien, ces potentiels de production sont donc absolument essentiels pour le développement d’une telle activité, qui est d’ailleurs en diminution dans notre pays. Au siècle dernier, on produisait beaucoup plus de 100 000 tonnes d’huîtres et de moules dans notre pays, contre 70 000 à 80 000 tonnes aujourd’hui. Alors même que les consommateurs sont demandeurs de produits, leur demande n’est pas satisfaite par la production sur nos territoires.
Il est important qu’une telle activité puisse perdurer. Par la présente proposition de loi, Jimmy Pahun et l’ensemble de la profession adressent un message fort : nous croyons en l’avenir de cette production ; la France peut développer cette activité, créer des emplois et améliorer notre balance commerciale, qui est positive s’agissant des huîtres, mais très largement négative s’agissant de la production mytilicole.
Nous importons beaucoup plus de moules que nous sommes capables d’en produire. Examinez les statistiques de FranceAgriMer : vous constaterez que nous disposons là de potentiels de développement considérables !
Je ne reviendrai ni sur ce qui a été dit par les orateurs précédents ni sur l’exposé des motifs de cet excellent texte. Notre groupe veut avant tout sensibiliser l’hémicycle et, à travers lui, l’ensemble de nos concitoyens sur l’importance d’une telle activité : importance économique – je l’ai indiqué –, mais également importance environnementale.
Les produits conchylicoles sont parfaitement naturels : inutile de donner à manger aux huîtres et aux moules, qui se nourrissent toutes seules dans la mer avec le plancton ! Les professionnels sont, en quelque sorte, des « sentinelles » de la qualité de l’eau en bordure du littoral. En effet, vous l’imaginez, pour faire des productions de qualité, il leur faut une eau de qualité ! Leur présence conduit donc à accentuer les efforts pour obtenir une eau la plus pure possible. Cette considération devrait également nous inciter à être sensibles à l’intérêt du maintien et du développement d’une telle activité pour notre pays.
Il y a évidemment les sites de production dans les rias en mer ou dans les étangs. Mais il y a aussi une nécessité de pouvoir disposer de sites à proximité de l’eau, tout simplement pour éviter de dépenses supplémentaires liées à des sites infralittoraux.
Il importe donc d’avoir des sites de bonne qualité au bord du littoral. Tout d’abord, ils sont souvent absolument superbes : je pourrais évoquer la ria d’Étel – Jimmy Pahun la connaît bien –, qui comporte un grand nombre de sites ostréicoles de très grande qualité, ou l’étang de Thau, que notre collègue Henri Cabanel nous a fait visiter lorsque nous nous sommes rendus sur place avec la délégation sénatoriale aux entreprises. Ensuite, ces sites ont évidemment une valeur marchande considérable.
Que peuvent les professionnels face à des offres financières souvent alléchantes pour la transformation des sites ? Au groupe Union Centriste, nous disons très clairement que ces sites ne doivent pas subir de changement de destination, car ce serait dramatique pour l’avenir de la profession. Il faut que des jeunes puissent s’installer, afin que nous ayons, demain, encore plus d’ostréiculteurs.
Notre groupe souhaite une adoption la plus rapide possible de ce texte.