Le président Macron a affirmé au salon de l’agriculture que l’Europe doit avoir une politique agricole basée sur trois piliers forts : protéger, transformer et anticiper.
Le groupe allemand Südzucker, en restructurant son outil industriel Saint-Louis Sucre en France et en voulant fermer le site d’Eppeville dans la Somme, met en cause les piliers protection et anticipation : pas le moindre préavis, pas la moindre concertation !
Heureusement que la France et l’Allemagne sont étroitement unies par différents traités de coopération, le dernier ayant été signé à Aix-la-Chapelle…
Heureusement que la politique agricole commune existe depuis le traité de Rome. Qu’en serait-il autrement ?
À la veille des élections européennes, ce capitalisme débridé n’illustre pas de façon positive la coopération, pourtant souvent vantée, entre nos deux pays.
Cette décision, si elle devient effective, condamnera d’importants bassins de production de betteraves dans la Somme, l’Aisne, l’Oise et le Pas-de-Calais et affectera 1 275 exploitations agricoles, soit plus de 20 000 hectares.
Tout l’écosystème local avec plus de 600 emplois directs et indirects est déstabilisé et remis en cause : les salariés de l’usine, les transporteurs, les sous-traitants, les commerces locaux et les entrepreneurs agricoles sont violemment affectés.
Il est aujourd’hui impératif de préserver l’intégrité d’une filière française qui contribue chaque année pour 1, 3 milliard d’euros à réduire le déficit de notre balance commerciale.
Le Gouvernement doit tout mettre en œuvre pour éviter cette décision, qui mettrait en danger une filière performante durement affectée par la fin des quotas et la chute des prix.
Monsieur le ministre, vous avez dit, mardi, à l’Assemblée nationale, que le sujet était grave et qu’il fallait réagir. Je suis d’accord avec vous ! Vous avez également dit que vous étiez en négociation avec la Commission européenne. Vous avez proposé aux députés de les associer aux réunions de travail avec la filière ; le Sénat aimerait également l’être, au même titre que nos collègues députés.
Pouvez-vous nous dire, si depuis mardi ce dossier a pu avancer et quelles sont les pistes de travail ?