Madame la sénatrice Goulet, je connais votre réflexion sur la question de la radicalisation. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de lire ce que vous aviez écrit hier et avant-hier sur ce sujet.
Je voudrais ici vous assurer que la détermination du Gouvernement pour lutter contre la radicalisation en prison est totale et je ne peux pas vous laisser dire des choses qui laisseraient planer un doute sur cette détermination.
J’avancerai trois arguments à l’appui de mon propos.
Tout d’abord, nous avons agi pour prendre en charge ces personnes radicalisées. Vous me demandez un calendrier, je vous le donne. Depuis le mois de janvier dernier, nous avons développé des processus d’évaluation de la radicalisation. Ils sont en cours de déploiement. Nous avons aujourd’hui cinq quartiers d’évaluation de la radicalisation, là où il n’y en avait que deux l’année dernière. Ainsi, nous avons mis en place un système qui permet d’affecter ces détenus radicalisés dans des lieux adaptés. Ce sont des quartiers d’isolement ou des quartiers de prévention de la radicalisation, en tout état de cause des quartiers étanches du reste de la détention, pour éviter le prosélytisme. Mais cela se construit progressivement.
Nous avons ensuite renforcé la sécurité des établissements en déployant un système de brouillage nouveau des téléphones portables. Nous commencerons à le faire fonctionner à la prison de la Santé, à Vendin-le-Vieil, et nous allons continuer. Nous avons un dispositif de lutte contre les drones, et nous avons accru de plus de 16 % le budget de sécurité des établissements pénitentiaires. Là encore, nous allons continuer.
Enfin, nous avons pris des mesures pour protéger nos personnels pénitentiaires. Ces mesures de protection, contrairement à ce que vous avez affirmé à l’instant, passent notamment par le déploiement d’équipements nouveaux : gilets pare-lames, tenues pare-coups. Plus de 1 500 gilets ont été déployés, et ce n’est pas terminé. D’autres mesures sont également prises dans ce sens.
La sécurité des Français est notre priorité ; celle des personnels pénitentiaires l’est tout autant, madame la sénatrice.