Ce qui a été exposé me paraît aller dans le bon sens. Il y a urgence pour les enfants placés. Les contrats jeunes majeurs signés par des étrangers font l'objet d'un paradoxe, en ce qu'ils ne leur donnent pas le droit de travailler. Ces jeunes continuent à être pris en charge alors qu'ayant été formés, ils pourraient travailler et être autonomes.
Je regrette que votre vision de la protection de l'enfance soit très restrictive. Il faut penser à l'avenir de tous les enfants, notamment ceux dont le destin est irrémédiablement forgé par les conditions de leur naissance. Nous sommes l'un des pays où le déterminisme social est le plus élevé. Or nous n'apportons que des réponses sectorielles. L'école ne remplira jamais son rôle d'atténuation des inégalités dans la mesure où certains enfants n'ont pas les outils nécessaires pour tirer profit de l'enseignement.
De même, en matière de parentalité, protéger l'enfant, c'est aussi éviter d'en faire un roi qui souffrira dès son entrée à l'école. Il faut apprendre aux parents à dire non à leurs enfants.
La petite enfance devrait être une grande cause nationale. C'est la seule façon d'éviter les violences de ceux qui sont révoltés parce qu'ils n'ont même pas les mots pour dire leur amertume face à des perspectives bouchées, comme celles de leurs parents. Cela génère de la violence et de la décohésion sociale. Si nous voulons une société pacifiée, il faut mettre en place une véritable politique globale de la petite enfance pour que nul n'échappe au droit de réussir sa vie.