Intervention de Catherine Troendle

Délégation aux collectivités territoriales — Réunion du 21 février 2019 : 1ère réunion
Audition de Mme Catherine Troendlé vice-présidente du sénat sur la politique de communication du sénat

Photo de Catherine TroendleCatherine Troendle :

J'ai proposé cette audition sur la politique de communication du Sénat après avoir constaté qu'une grande majorité des sénateurs connaissaient peu l'ensemble des missions mises en oeuvre et les outils mis à notre disposition par la direction de la communication. Il s'agit donc de faire une brève présentation de cette direction. Le support PowerPoint accompagnant mon intervention sera diffusé à l'issue de toutes les présentations, après avoir été complété à la lumière des questions posées et d'éventuels éléments complémentaires demandés.

La principale mission de la direction de la communication est d'assurer la communication institutionnelle du Sénat et de fournir un appui logistique à toutes les demandes émanant des commissions, des délégations, des structures temporaires de contrôle ainsi que du Bureau du Sénat. Tous les travaux peuvent faire l'objet d'une communication à destination de la presse. Différents supports sont mobilisés : communiqués de presse, communiqués de séance, auditions ouvertes, tribunes. Le service de presse assure l'interface avec les journalistes. À ce titre, le service dispose d'un carnet d'adresses fourni. Ses personnels répondent aux demandes des journalistes, mettent en ligne les communiqués, organisent les évènements ouverts à la presse, accueillent les journalistes et peuvent également accompagner la communication sur le terrain au niveau local.

De nombreux outils permettent de communiquer au mieux. Nous disposons d'un fichier fourni, quotidiennement mis à jour ; un prestataire de données est mobilisé à ce titre. Sont ainsi référencés 17 500 médias, 80 000 contacts presse, 750 domaines d'intérêts associés et 600 listes de diffusion. Ces outils permettent de traiter des volumes importants.

Par exemple, l'e-mailing de masse s'avère souvent complexe pour les collaborateurs des sénateurs, notamment pour opérer des diffusions à grande échelle. La direction de la communication dispose d'un outil performant permettant d'adresser un message à des milliers de contacts. En moyenne, un communiqué de presse est envoyé à 1 000 destinataires. Cet outil permet également de cibler les journalistes spécialisés, susceptibles d'être particulièrement intéressés par le communiqué en fonction d'une thématique. Il permet aussi de toucher des journalistes experts sur les thématiques abordées. En 2018, 350 communiqués de presse et 250 communiqués de séance ont été diffusés, soit 4 communiqués de presse par jour destinés à 1 000 journalistes en moyenne. En outre, une plateforme de diffusion offre différents outils statistiques qui permettent d'assurer le suivi des envois.

À la demande de différentes instances, notamment la présidence, certains évènements sont ouverts à la presse. Les journalistes sont accueillis par la direction de la communication, qui délivre les accréditations nécessaires, qu'elles soient temporaires ou permanentes, avec la remise d'un titre d'accès au Sénat. En 2018, 120 journalistes bénéficiaient d'une accréditation permanente, 1 400 accréditations ont été accordées pour des évènements spécifiques et 200 journalistes en moyenne sont présents de façon hebdomadaire lors des séances de questions d'actualité au Gouvernement.

En outre, des revues de presse, mises à disposition du lundi au vendredi, sont accessibles depuis l'Intranet du Sénat. Ces revues portent sur l'activité du Sénat, avec des articles classés de manière thématique. Elles sont réalisées avec le concours d'un prestataire extérieur qui fournit des articles issus des journaux nationaux et locaux, des dépêches AFP, d'alertes radios et télévisuelles ou encore d'articles parus sur le web. Un outil de veille paramétrable permet à chaque sénateur de personnaliser cette revue de presse. Ce suivi est indispensable. Chaque sénateur peut cibler ce qui l'intéresse. La revue de presse a diffusé 15 500 articles, marquant une augmentation de 32 % en 5 ans. 177 comptes sont ouverts.

La rédaction multimédia du Sénat mobilise une équipe de 7 personnes, auxquelles s'ajoutent les services de l'agence de conseil NetSquad, qui met à disposition 5 personnes. Ces personnels valorisent et mettent en exergue les travaux et apports du sénat via les réseaux sociaux et le site internet du Sénat afin d'atteindre un maximum de cibles (sénateurs, professionnels du droit, journalistes, lobbies, étudiants, jeunes, etc.). Le but est d'apporter aux commissions un appui logistique dans leur communication multimédia, au moyen de vidéos, d'infographies, de pages web, de brochures, etc.

Aujourd'hui, l'efficacité nécessite d'être instantané, d'être capable de réagir en temps réel. Cette dynamique doit cependant être ciblée en fonction du degré de technicité du message et de la capacité de réception de la cible. Simple et pédagogique, le message est susceptible d'être repris.

Parmi les enjeux de la communication du Sénat figure le respect du pluralisme. Il est nécessaire de s'assurer qu'aucun groupe minoritaire n'est exclu, et de ne pas donner une place disproportionnée au groupe majoritaire. Aussi, la direction de la communication assure un égal traitement des commissions et délégations en ciblant au mieux l'actualité. Il lui appartient d'identifier au quotidien les instances susceptibles d'apporter des éléments à utiliser.

Cet exercice ne peut être efficace qu'à la condition d'une interopérabilité entre les commissions et délégations, et la communication.

Un autre enjeu est celui de la neutralité. Les réseaux sociaux au nom du Sénat ne constituent pas des outils de communication du président du Sénat ou d'un sénateur en particulier, bien que le Sénat puisse retwitter certains de leurs commentaires. Les membres du Sénat sont d'ailleurs appelés à retwitter les posts du compte officiel du Sénat.

Le site du Sénat s'avère indispensable au travail parlementaire. Créé en 1995, il a depuis été modernisé avec une montée en puissance technique et d'expertise. Il publie de plus en plus de contenus qui nécessitent une actualisation immédiate grâce à un interfaçage avec les applications législatives.

L'écosystème Senat.fr est composé d'applications web et d'une plateforme vidéo. Il constitue une référence pour les journalistes, chercheurs, étudiants et citoyens qui souhaitent suivre les travaux parlementaires. Parmi les autres sites figure un site destiné aux enfants. La plupart des sénateurs ne se sont pas encore approprié cet outil ludique. Le lien d'accès à ce site a été transmis à l'ensemble des maires de mon département pour qu'ils en informent les directions des écoles primaires, lesquelles peuvent l'utiliser dans le cadre d'une initiation à la citoyenneté. Le site Opendata est quant à lui destiné aux développeurs souhaitant reprendre librement les données du Sénat.

La refonte du site Senat.fr lancée en février 2019 aboutira au second semestre 2020. Elle poursuit quatre objectifs : sécurisation de l'actualisation du site, accessibilité sur tous les terminaux (Smartphones et tablettes), modernisation du graphisme et développement des outils de participation et d'interactivité.

Le site de fact checking « infox.senat.fr » permet de recenser toutes les fausses informations circulant sur le Sénat, qui devient ainsi la première assemblée parlementaire au monde à disposer d'une telle plateforme. Cette boîte à outils permet d'accompagner les sénateurs, souvent saisis de multiples questions.

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