La solidarité internationale telle que nous l'entendons est partenariale ; tous les acteurs y ont une place et un rôle à jouer en fonction de leur valeur ajoutée et de leurs spécificités. Le rôle des ONG est reconnu au niveau international par l'OCDE. En France, qui a formalisé cette reconnaissance en 2017, seulement 3 % de l'APD bilatérale transite par ces organisations, contre 15 % dans la moyenne des pays donateurs de l'OCDE.
Engagées auprès des sociétés civiles, les ONG ont une connaissance fine des contextes et assurent une présence directe dans les pays bénéficiaires, afin de définir les actions pertinentes. Les organisations françaises agissent dans 150 pays et sur 5 continents.
Les ONG ont un lien non seulement avec les citoyens, notamment français, qui cherchent à s'informer sur les enjeux de la solidarité internationale et à se les approprier, mais aussi avec ceux qui sont récipiendaires d'actions d'éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale. Plus de 3 millions de nos concitoyens sont des donateurs des ONG françaises. Certains sont aussi bénévoles ou volontaires. L'activité de ce secteur, divers et riche, a augmenté de 38 % entre 2012 et 2016. Une multitude de domaines sont couverts : défense des droits de l'homme, aide au développement, éducation à la citoyenneté et à solidarité internationale, protection de l'environnement, actions d'urgence, aide humanitaire... Ces organisations créent aussi des emplois, à hauteur de 59 % dans les pays bénéficiaires de la solidarité internationale. Leur connaissance des contextes et des sociétés civiles leur permet d'obtenir des résultats réels et tangibles, qui sont évalués et publiés. Leurs ressources sont utilisées de la manière suivante : environ 7 % pour les frais de fonctionnement - 15 % si l'on ajoute les frais de recherche de fonds - et plus de 80 % pour les missions sociales.
Les ONG françaises du secteur de la solidarité internationale se caractérisent par la rapidité d'intervention, l'adaptation à des contextes changeants et la capacité à aller là où certains acteurs ne vont pas et où la coopération bilatérale entre États ne fonctionne pas, par exemple en Somalie. Elles relaient également les revendications, défendent les droits des populations vulnérables très marginalisées et plaident pour le respect des droits humains.
Le Président de la République a exprimé une volonté forte, ambitieuse, moderne et partenariale en termes de solidarité internationale. Pourtant, le Cicid du 8 février dernier n'a prévu que le doublement de l'aide transitant par les ONG. Coordination SUD a proposé que soit alloué 1 milliard d'euros à ce titre à l'échéance de 2022, ce qui permettrait de s'approcher de la moyenne des pays de l'OCDE.
L'augmentation des moyens n'est pas la seule préoccupation ; il faut une prévisibilité des ressources pour que nous puissions préparer nos actions, nous former et embaucher, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
Les ressources des ONG françaises sont surtout d'origine privée, et proviennent notamment de la collecte de fonds auprès du grand public. Les fonds publics ne représentent que 10 % de ces ressources. Les fonds publics internationaux sont en augmentation. Ces organisations font preuve de dynamisme en allant chercher des sources de financement à l'étranger. Du fait de la faiblesse des financements français, la voix de la France porte moins, notamment dans les forums internationaux.