Cette première réunion plénière avec les ONG fait sens. J'ai noté des points de convergence, mais aussi de divergence.
La politique des institutions de Bretton Woods - Fonds monétaire international (FMI), Banque mondiale, Organisation mondiale du commerce (OMC) - a souvent été accusée d'entrer en contradiction avec un développement harmonieux des pays du Sud. Les politiques d'austérité menées par le FMI dans les années quatre-vingt-dix ont ainsi eu des effets désastreux notamment sur le système éducatif en Afrique. Sur le plan agricole, on a parfois encouragé les grandes exploitations, ce qui va à l'encontre de la subsistance des agriculteurs. Ces erreurs sont-elles derrière nous ? Quelles leçons du passé devons-nous tirer ?
Malgré les progrès enregistrés depuis la mise en oeuvre des objectifs du millénaire pour le développement (OMD), puis des objectifs de développement durable (ODD), la faim, la sous-alimentation et la malnutrition sont toujours très présentes, et les enfants sont les premiers frappés. Quelle est votre appréciation de la politique française à cet égard ? Quels sont les principaux obstacles qu'il conviendrait de lever afin de garantir le droit fondamental à l'alimentation ?
Le fonds français Muskoka en faveur de la santé maternelle et infantile a permis à l'Agence française de développement d'augmenter ses financements dans ce secteur où les besoins sont immenses. Pourtant, l'AFD a redéployé ses actions notamment vers l'activité agricole, avant de revenir vers le volet alimentation. Le caractère erratique de cette politique n'est-il pas préjudiciable à long terme ?