Pour répondre à la question de M. Vial, on peut tomber dans l'écueil d'une logique de l'offre, indépendamment des montants alloués. Certains outils de la politique française ne respectent pas les principes d'efficacité de l'aide que sont l'appropriation par les pays partenaires ainsi que l'harmonisation et l'alignement avec les besoins des pays.
Si l'on augmente les montants, la demande existe bel et bien. La France va accueillir la conférence de reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme : l'objectif est de recueillir 14 milliards de dollars pour le prochain cycle de financement de trois ans. De même, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est en train de reconstituer ses ressources. La France a annoncé sa contribution à Unitaid jusqu'en 2019, mais il faudra continuer à abonder ce fonds.
Madame Perol-Dumont, les besoins en matière de nutrition sont considérables. L'aide française est très faible : en 2016, elle représentait 0,4 % de l'APD totale.
S'agissant de l'initiative Muskoka, les changements d'orientation peuvent être préjudiciables. Mais le manque de prévisibilité des financements n'arrange rien. L'initiative a été lancée en 2010 : 5 milliards d'euros étaient apportés par les pays du G8 pour la période 2011-2015, la France contribuant à hauteur de 500 millions d'euros. Le Cicid a prévu seulement 10 millions d'euros pour les années suivantes. Ces montants sont très faibles.