Faisant abstraction de la loi, la Commission de régulation de l’énergie, la CRE, a décidé de lancer la nouvelle attaque contre le service public de l’électricité, et ce alors même que l’Autorité de la concurrence s’y est opposée.
Pourtant, le 30 novembre dernier, le Premier ministre déclarait que les tarifs réglementés de l’électricité ne seraient pas augmentés durant l’hiver.
Les promesses n’engageant que ceux qui y croient, nous nous étions interrogés sur la portée réelle d’une telle annonce. Bien nous en a pris puisque, le 7 février dernier, la CRE a annoncé une hausse de 5, 9 % des tarifs réglementés, au plus tard le 1er juin 2019.
Malgré la réponse du ministre de Rugy à la question d’actualité que je lui avais posée le 14 février dernier, il s’agit bien d’une hausse payée par les ménages sur la facture d’électricité, au mois de juin ou à l’hiver prochains.
Alors que la France traverse une crise sans précédent avec le mouvement des « gilets jaunes », dont l’une des préoccupations, comme l’a souligné mon collègue Fabien Gay, est liée à l’énergie, le silence du Gouvernement en dit finalement beaucoup sur son impuissance, dans ce domaine comme dans d’autres.
Ce silence est d’autant plus gênant que l’annonce de cette hausse a déjà été largement contestée, non seulement par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, la DGCCRF, mais surtout par l’Autorité de la concurrence qui reproche à la CRE d’abuser de son pouvoir en faisant fi des lois existantes pour imposer par voie réglementaire ce qui relève du pouvoir législatif.
Nous traversons donc une période inédite, puisque jamais deux autorités indépendantes, censées toutes les deux veiller et contrôler la concurrence, ne se sont trouvées publiquement en conflit.
Face à cette cacophonie, le Gouvernement doit prendre position. Les Français doivent savoir où il se situe face à cette hausse annoncée des prix de l’énergie et en matière d’amélioration du pouvoir d’achat de nos concitoyens.