On calfeutre son habitat, on vit dans une pièce unique ou on s’endette pour payer son électricité, c’est devenu une réalité dans notre pays.
Aujourd’hui, le fait d’être locataire est de plus en plus un indice de situation financière délicate. Parmi les ménages concernés, certains n’accéderont jamais à la propriété ; ils sont et seront toujours captifs d’un marché insuffisamment réglementé.
Ce débat est donc l’occasion de se pencher sur le cas particulier des locataires en situation de précarité énergétique. Les difficultés financières conduisent ces personnes à se tourner vers les loyers les moins onéreux, les moins-disants du marché, c’est-à-dire vers les habitats qui ont une mauvaise performance énergétique, ceux qui correspondent souvent aux classes F et G du diagnostic de performance énergétique, le DPE. Mal isolées, humides, voire dégradées, ces résidences font exploser la part du budget de ces ménages consacrée aux factures énergétiques. Ainsi, vous n’êtes pas sans le savoir, en ce moment même, des familles ne se chauffent pas et renoncent à l’eau chaude.
Certes, le système actuel apporte des réponses – chèque énergie, aides sociales, obligation du DPE, qui est opposable au bailleur depuis la loi du 23 novembre 2018 portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique, dite loi ÉLAN –, mais ce modèle est largement perfectible. À terme, pour éradiquer cette précarité, il faudra rendre obligatoire la rénovation de ces passoires énergétiques.
Nous le savons parfaitement, les propriétaires peuvent rester sourds aux demandes des locataires, qui n’ont ni le choix de changer d’habitat ni les moyens légaux de contraindre leur bailleur à engager les travaux nécessaires.