Intervention de Nathalie Loiseau

Commission des affaires européennes — Réunion du 14 mars 2019 à 16h30
Institutions européennes — Débat préalable au conseil européen en présence de mme nathalie loiseau ministre chargée des affaires européennes

Nathalie Loiseau, ministre :

Merci pour cette question essentielle, monsieur le sénateur. Comment être à la hauteur du défi climatique qui, les événements que vous avez décrits le montrent, nous concerne tous ? Voyageant beaucoup en France, j'ai rencontré de nombreux agriculteurs qui y sont directement exposés. Le changement climatique n'est pas une menace lointaine ! J'ai aussi, dans le cadre du grand débat, entendu de nombreux Français conscients de l'enjeu et motivés pour lutter contre le changement climatique.

Lutter contre le changement climatique, le Président de la République l'a précisé dans sa tribune, cela passe par la neutralité carbone en France et dans l'Union européenne en 2050. Ce n'est pas, comme j'ai pu le lire sous la plume de certains journalistes ou certaines ONG, un abaissement, mais un renforcement de nos objectifs. Cela nécessite d'agir sur trois volets. D'abord, la lutte contre les gaz à effet de serre, en augmentant le prix du carbone et en travaillant sans doute à une taxe carbone à l'importation dans l'Union européenne. Ensuite, l'encouragement des énergies renouvelables, ce qui nécessite à l'évidence une banque européenne du climat, car les investissements nécessaires peinent pour l'heure à trouver leurs financements. Enfin, le budget européen pour la période 2021-2027 devra compter au moins 40 % de mesures destinées à protéger l'environnement ; la Commission européenne n'en propose que 20 % ou 25 %, ce qui est beaucoup trop timide. En 1989, lorsque le rideau de fer est tombé, nous avons su relever le défi qui se posait à nous, à savoir aider les pays de l'Est à remonter la pente, en inventant la BERD. Cela a marché ! Le défi à relever est peut-être d'une ampleur plus grande encore aujourd'hui ; une banque européenne du climat s'impose. Elle pourra par exemple financer l'amélioration de notre efficacité énergétique. Certains projets du plan Juncker sont déjà financés par la Banque européenne d'investissement ; j'en ai visité un tout récemment dans le Val-d'Oise, qui vise à améliorer l'isolation thermique de logements sociaux. Les fonds Feder servent aussi à cela. Cela doit devenir la priorité des financements européens ! C'est réaliste et faisable, ne manque qu'une volonté politique, que je sais encouragée par la demande de nos concitoyens.

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