Intervention de Xavier Bertrand

Réunion du 21 décembre 2004 à 9h30
Questions orales — Plan diabète et prévention des amputations

Xavier Bertrand, secrétaire d'Etat à l'assurance maladie :

Madame le sénateur, je voudrais tout d'abord vous préciser que la lutte contre le diabète figure parmi les priorités retenues au titre de la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique.

Les objectifs concernant le diabète s'inscrivent dans la continuité de la mise en oeuvre du programme d'actions 2002-2005 de prévention et de prise en charge du diabète non insulinodépendant : il s'agit de réduire la fréquence et la gravité des complications liées à cette pathologie en assurant une surveillance conforme aux recommandations de bonnes pratiques cliniques pour 80 % des diabétiques, alors que, actuellement, ce taux varie de 16 % à 72 % selon les types d'examen.

Comme vous l'avez souligné, plus de 1, 8 million de personnes souffrent d'un diabète. Ce nombre tend à augmenter avec le vieillissement de la population et l'aggravation des risques liés à l'alimentation et à la sédentarité. Ainsi, le diabète est devenu la principale cause de survenue de la cécité avant soixante-cinq ans et la première cause d'amputation non traumatique en France.

C'est pourquoi, dès le début de 2005, deux actions prioritaires seront mises en oeuvre par le ministère des solidarités, de la santé et de la famille : le dépistage de la rétinopathie diabétique dans plusieurs sites pilotes et l'amélioration de la prévention, du dépistage et de la prise en charge des lésions des pieds chez les diabétiques dans les réseaux de santé diabète, dont les budgets vont d'ailleurs considérablement augmenter à la suite de l'adoption du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2005.

Ces actions sont le fruit d'une coopération entre les services du ministère chargé de la santé, les caisses primaires d'assurance maladie, les professionnels de santé et les associations de patients. Elles se dérouleront pendant une année et feront l'objet d'une évaluation dont les résultats seront transmis en 2006 à la Haute Autorité de santé.

Le réseau de santé diabète implanté à la Réunion, REUCARE, fait partie de l'ANCRED, l'Association nationale de coordination des réseaux diabète, et je peux vous confirmer, madame le sénateur, qu'il sera partie prenante à cette expérimentation nationale.

De plus, des actions de formation au dépistage des lésions des membres inférieurs vont être menées à destination des médecins généralistes. Par ailleurs, il a été demandé à l'Association française des diabétiques d'informer et de sensibiliser les patients diabétiques à la prévention des complications et à l'éducation thérapeutique.

A la Réunion, compte tenu de la prévalence de cette pathologie, dont on estime qu'elle touche 10 % de la population, soit plus de 70 000 personnes - étant entendu que, pour la plupart d'entre elles, elle n'a pas été pas diagnostiquée -, le diabète représente une priorité de santé publique depuis plusieurs années. Afin de réduire les facteurs de risque et les complications, des actions d'éducation à la santé sont menées, notamment en matière de conduite alimentaire, d'exercice physique, de dépistage et de prise en charge. Nous savons pouvoir compter sur le soutien des élus, comme vous pouvez compter sur celui du Gouvernement, madame Payet, dans ce combat que vous entendez mener.

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