Intervention de Christian Cambon

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 20 mars 2019 à 9h35
Colombie — Audition de M. Daniel Pécaut directeur d'études à l'ecole des hautes études en sciences sociales ehess

Photo de Christian CambonChristian Cambon, président :

Nous sommes honorés de recevoir aujourd'hui le professeur Daniel Pécaut, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), éminent spécialiste de la Colombie. Je signale que cette audition est filmée et retransmise en direct.

Après cinquante ans d'un conflit armé qui a causé environ 250 000 morts et 7 millions de déplacés, le gouvernement du Président Santos a signé à l'issue de difficiles négociations un accord de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) le 26 septembre 2016. Cet accord a eu des effets positifs puisqu'il s'est traduit par une baisse sensible du niveau de violence dans le pays et une stabilisation qui a renforcé son développement économique.

Pour autant, le processus de paix reste très fragile. D'abord, il n'inclut pas la seconde guérilla colombienne, l'Armée de libération nationale (ELN), qui a rappelé en janvier dernier, par un attentat à la voiture piégée devant une école de police de Bogota qui a fait une vingtaine de morts, qu'elle pouvait encore se faire entendre. Ensuite, l'accord de paix avec les FARC bat de l'aile. En effet, le tribunal spécial pour la paix tarde à se mettre en place, la reconversion économique et sociale des anciens guérilleros est à la peine, et un certain nombre de dissidents prennent leur distance avec le processus de paix. Mais surtout, le président Duque, proche de la droite sécuritaire de l'ex-président Uribe, opposé à l'accord, ne le soutient qu'à moitié, n'allouant pas les moyens financiers promis et mettant en danger sa mise en oeuvre.

Nous sommes à un point de bascule. Quels sont les paramètres déterminants pour que le processus de paix reparte ou, au contraire, déraille ? La France, qui soutient pleinement l'accord de paix, a-t-elle un rôle à jouer ?

Quel peut être l'impact de la crise au Venezuela sur la Colombie, qui a déjà accueilli près de 1,5 million de réfugiés vénézuéliens et se trouve en première ligne pour l'acheminement de l'aide humanitaire dans ce pays ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion