Je suis allé deux fois en Colombie, dont une fois récemment. La France y est le premier employeur étranger, avec 120 000 emplois directs. Je souhaite saluer la qualité de notre ambassadeur à Bogota, M. Gautier Mignot. La situation du Venezuela se ressent aussi en Colombie, avec un trafic de pétrole à la frontière, qui finance l'armée vénézuélienne.
Les stocks de drogue atteignent un niveau record. Le fait d'avoir donné la priorité au terrorisme nous a fait baisser la garde dans la lutte contre le trafic de drogue. Du coup, ces substances entrent sur nos territoires. Un bon indicateur est le prix du gramme dans les rues, beaucoup plus faible en Europe qu'au Japon. Légaliser ? Même dans nos services de sécurité, après des décennies de lutte contre la drogue, on se pose la question de savoir si cela a du sens de continuer la politique actuelle.
J'ai rencontré à Medellin, il y a trois semaines, Gonzalo Restrepo, qui est coprésident du comité stratégique franco-colombien et fut membre de la délégation gouvernementale aux négociations de paix à La Havane. Le résultat du plébiscite en Colombie devrait nous faire réfléchir lorsqu'on évoque chez nous la possibilité de mettre en place un référendum : comme pour le Brexit, il a été utilisé pour des questions de politique politicienne, en interne, et l'abstention a conduit à un résultat très serré, avec une division profonde du pays. Comment va-t-on réunifier ce pays ?