Dimanche dernier, à quatorze heures, les habitants du quartier de la Bricarde ont été pris en otage sous les feux croisés de kalachnikov d’un commando d’une dizaine d’hommes encagoulés et portant des brassards de police, sortis de trois véhicules, dont certains étaient dotés de gyrophare.
Alertée par des mères hurlant de peur face à ces scènes de guerre, j’ai été saisie d’un mélange de colère et d’indignation. Trois quarts d’heure, c’est le temps qu’il a fallu aux forces de l’ordre pour arriver sur place. Pendant ce temps, les habitants, dont des enfants, essayaient d’échapper aux balles de ces armes de guerre.
C’est la parole des habitants que je porte ici, au Sénat. Que sont devenues les promesses de la reconquête des zones de non-droit, ou le « Plus jamais ça ! » que le ministre Gérard Collomb avait déclaré aux habitants de la Busserine, à la suite de l’attaque qui s’est déroulée dans ce quartier, voilà un an ?
L’approche globale, mise en place en 2012 et conduite par vous-même, monsieur Nunez, a porté ses fruits, mais elle a été abandonnée, laissant place à la recrudescence des trafics et à la violence qui les accompagnent. Parce que la République doit assurer aux citoyens le même droit à la sécurité, des Champs-Élysées à la Bricarde, je vous demande de mettre en place un comité interministériel pour la sécurité à Marseille, de réinstaurer l’approche globale et de doter la ville de deux cents policiers supplémentaires et de compagnies de CRS.