Intervention de Alain Joyandet

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 20 mars 2019 à 10h35
Relations financières entre l'état et la sécurité sociale — Audition de Mm. Christian Charpy conseiller maître à la cour des comptes et julien dubertret inspecteur général des finances

Photo de Alain JoyandetAlain Joyandet :

Pour ceux qui suivent ce sujet depuis fort longtemps, on voit bien que nous ne sommes plus dans le même monde. Il y a vingt ans, on se demandait comment payer ce que l'on devait, ce que l'on faisait de la dette, à tel point qu'on a placé celle-ci dans un organisme extérieur.

Aujourd'hui, on se pose la question de savoir ce que l'on va faire des excédents, mais je n'entends personne mettre en parallèle l'augmentation des cotisations salariales ou patronales. Dans ma jeunesse, on prenait 7 % ou 8 % du salaire brut des salariés : aujourd'hui on en prélève 24 %. Quid des excédents ? Ne faut-il pas rendre l'argent aux cotisants progressivement, même si je ne nie pas qu'il y a eu, ici ou là, des exonérations et que ce n'est pas la peine de chercher à équilibrer les comptes de la sécurité sociale si les comptes de l'État sont déficitaires ? On est dans un univers global, on ne peut y échapper.

En outre, il faudrait presque un deuxième rapport prospectif s'agissant de la question de l'âge de départ à la retraite et du risque de dépendance. Comment financer ces dépenses futures ?

N'est-il pas précipité de prélever immédiatement les excédents de la sécurité sociale, compte tenu du risque de dérapage des comptes et des nouveaux besoins en termes de modèle social ?

Vous n'êtes guère optimiste s'agissant de la souplesse que le Parlement pourrait avoir à propos du travail que nous réalisons sur le PLF ou le PLFSS. On l'a encore vu l'année dernière, il n'est guère facile de faire émerger quelques idées nouvelles !

Enfin, notre système est de moins en moins financé par la solidarité et de plus en plus par la fiscalité. Que pensez-vous de ce tournant ? Est-ce une bonne chose ? La meilleure solution pour redonner du pouvoir d'achat n'est-elle pas de baisser les charges ? Les Français ont contribué à l'amélioration des comptes. N'est-il pas temps de leur renvoyer quelques dividendes ?

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