Ma vision sera peut-être quelque peu différente.
Tout d'abord je ne peux que partager un constat : les consommateurs sont attachés à l'utilisation des espèces, même s'il s'agit essentiellement de petites transactions.
Certains ont avancé l'idée que les consommateurs avaient globalement peu de difficultés à accéder aux espèces. C'est faux : le consommateur qui ne peut trouver de distributeur de billets à moins de vingt kilomètres de chez lui a un problème d'accès aux espèces.
Nous sommes bien évidemment favorables à toute mesure qui permette d'améliorer cet accès, mais au coût le plus faible possible. C'est une question qui n'a pas encore été évoquée. Dans la configuration classique, le client qui retire de l'argent avec sa carte dans sa banque ou dans une autre - grâce à une franchise de retrait - ne règle aucun frais supplémentaires. Or le développement d'initiatives privées comme le compte Nickel, par exemple, a un coût. Si ces dispositifs ont le mérite d'exister, il est assez inhabituel pour un consommateur de régler des frais pour retirer de l'argent. Ce n'est d'ailleurs pas de nature à améliorer la situation des personnes les plus fragiles.
Par ailleurs, les moyens de paiement alternatifs ne sont pas totalement substituables au cash. Les Français ont beau être de grands amoureux du chèque, ce moyen de paiement est de moins en moins accepté par les commerçants. De même, et en dépit des efforts réalisés pour baisser les commissions, énormément de petits commerces n'acceptent pas les cartes bancaires en dessous d'un certain montant.