Je remercie nos rapporteurs pour le travail qu'ils ont fourni. J'aurais aimé que nous discutions davantage du partage de la valeur, mais notre débat a été respectueux et approfondi.
À titre personnel, puisque notre groupe ne s'est pas encore prononcé, je regrette que nous n'allions pas au bout de la discussion, même si je comprends la position de la majorité, dont le travail a été ignoré par les députés. À cet égard, le déroulement de la commission mixte paritaire a été scandaleux : c'est une des rares fois de ma vie où je n'ai pas pris la parole... Nos collègues députés oscillaient entre l'irrespect et l'arrogance.
Lors de nos débats au Sénat, nous avons eu des divergences sur les seuils sociaux, sur les tarifs règlementés, sur l'article 61 sur la responsabilité sociale et environnementale de l'entreprise. Vendredi dernier, j'ai rencontré 200 salariés d'ADP et des représentants syndicaux : tous n'étaient pas communistes, loin de là. Ils nous ont dit que la position et le vote du Sénat leur avait fait chaud au coeur. Nos travaux ont eu un grand retentissement à l'extérieur et je regrette que la question préalable ne permette pas d'aller au bout du débat. Enfin, concernant ADP, de graves questions restent en suspens : si Vinci l'emporte, il s'agira d'un scandale financier, car c'est avec l'argent public de l'indemnisation pour Notre-Dame-des-Landes que ce groupe achètera ADP. Si la Caisse des dépôts du Québec est choisie, il faudra s'interroger sur l'identité du rapporteur du texte à l'Assemblée nationale. Quant au cahier des charges, c'est un véritable scandale : cinquante-six pages pour brader un actif de 10 milliards d'euros, c'est nous prendre pour des imbéciles heureux... La relation avec les collectivités tient en trois lignes à l'article 38 et rien ne figure sur la clause de revoyure dans 70 ans.
Enfin, un état des lieux est nécessaire avant toute vente d'actif : il aurait donc fallu donner un prix aux 8 600 hectares, mais cela ne figure pas dans le cahier des charges...