Après avoir entendu en janvier le directeur général de Deutsche Welle puis, plus récemment, le Secrétaire général du Quai d'Orsay, nous poursuivons ce matin notre réflexion sur l'évolution du pôle audiovisuel extérieur de notre pays en accueillant Renaud Donnedieu de Vabres qui a organisé, en tant que ministre de la culture, le lancement de France 24 le 6 décembre 2006 après de nombreuses années de débats.
Il m'a semblé important de vous entendre à la fois pour faire le bilan de ce pôle audiovisuel extérieur compte tenu de la feuille de route initiale mais aussi pour examiner l'adéquation de ses missions et de ses moyens dans le cadre d'un contexte qui a beaucoup évolué.
Faut-il rappeler combien la naissance de France 24 a été difficile ? Les autorités publiques avaient d'abord envisagé de créer un média 100 % privé associant TF1 et Canal + puis une alliance entre TF1 et FTV a été recherchée avant qu'un projet 100 % public ne s'impose, mais hors du périmètre de France Télévisions. A ces hésitations sur l'actionnariat et la gouvernance s'est ajoutée une contrainte sur les moyens qui perdure encore de nos jours.
Alors que nous avons célébré il y a peu les dix ans de France Médias Monde, c'est un tout nouveau contexte qui s'impose aujourd'hui. L'enjeu est moins, en effet, de concurrencer CNN et la BBC que de faire front face à l'offensive des nouveaux médias d'État russe et chinois, en particulier en Afrique. C'est dans cet esprit qu'il nous a semblé utile d'examiner les coopérations possibles entre la France et l'Allemagne.
Monsieur le Ministre, votre expérience nous est précieuse pour répondre à ces questions. Je vous proposerai donc de nous livrer votre réflexion avant de répondre à nos collègues qui ne manqueront pas de vous interroger.