L'Arabie Saoudite et la Turquie ont augmenté de 170 % le nombre d'étudiants étrangers qu'ils accueillent. Ces pays y consacrent des sommes considérables. Pour faire venir des étudiants tunisiens, algériens ou même français, l'Arabie saoudite est prête à les payer ! Si l'on considère l'enseignement supérieur comme un marché, nous devons garder à l'esprit que ces pays ont des moyens beaucoup plus importants que les nôtres. Lors de sa rencontre avec les intellectuels dans le cadre du grand débat, le Président de la République a déclaré que l'on ne pourrait pas faire l'économie d'un investissement massif public et privé dans l'enseignement supérieur et la recherche. Il a raison ! Mais avec 10 millions d'euros, on est loin d'un investissement massif ! Si l'on veut s'inspirer du modèle anglo-saxon, il faut s'en donner les moyens financiers. Mais on peut faire autrement en apportant aux étudiants ce qu'ils ne trouveront pas ailleurs, à commencer par l'apprentissage du français : beaucoup d'étudiants, en effet, viennent en France, non pour recevoir des cours en anglais, mais pour apprendre le français ! Ensuite, les étudiants apprécient notre modèle fondé sur les libertés académiques et la possibilité d'accéder à un mode de pensée critique sur l'ensemble des sujets et des phénomènes de civilisation. C'est dans cette voie que nous devons avancer.