C'est un sujet spécifique et technique en effet. Mais, au fond, les fondamentaux restent toujours un peu les mêmes : nous butons sur la question de la défense des intérêts nationaux. C'est paradoxal, du reste, car pendant des années, nous avons estimé que l'obstacle au passage à la majorité qualifiée était britannique... Le Royaume-Uni n'est plus là, et nous découvrons qu'ils n'étaient pas les seuls à bloquer ! Regardant le monde, constatant la puissance de frappe de la Chine, des pays d'Asie du Sud-Est et des États-Unis, nous ne pouvons ignorer qu'il y a urgence.
Sur la politique monétaire, je vois pour ma part le verre à moitié plein. On a longtemps reproché à la BCE sa rigidité et son excès de rigueur, et on lui fait à présent le procès du contraire... Après la crise, il faut reconnaître qu'elle a fait preuve d'une certaine capacité d'adaptation. Sans les taux bas que nous avons aujourd'hui, notre taux de croissance serait moins élevé. L'argent pas cher provoque certes des effets secondaires, mais cela permet à de nombreux projets de trouver un financement.