Vous semblez ennuyé par la tournure que prend le débat autour de l'école dans notre pays. Je suis de ceux qui souhaitent, précisément, un débat de société sur l'école. De nombreuses mesures sont arrivées sous forme d'amendement de votre majorité - qui n'est pas réputée faire preuve de beaucoup d'initiative parlementaire... Cette manière de faire ne permet pas d'avoir ce débat. Or, l'école n'est pas une succession d'amendements ou d'articles, c'est d'abord un projet de société ! Nous devons avoir ce débat, c'est aussi comme cela qu'on reconstruira de la confiance.
Sur les établissements publics des savoirs fondamentaux, il reste beaucoup de flou. Quelle serait la collectivité compétente ? La commune ? Le département ? Les EPCI ? Sur l'obligation scolaire à trois ans, les communes qui ont été innovantes seront sanctionnées, puisqu'elles en seront pour leurs frais d'avoir devancé ce que la loi va mettre en oeuvre. Ce n'est pas la meilleure des manières de faire appel à l'innovation ! Vous avez dit que l'encadrement de la dépense publique à 1,2 % ne s'appliquerait pas dans ce cas-là. Les services départementaux d'incendie et de secours nous saisissent pour qu'on les exonère de cette règle, et cela pose déjà problème. De quels éléments disposez-vous pour affirmer qu'il n'en sera pas ainsi pour l'école ? Il y a des inquiétudes sur les établissements publics locaux d'enseignement international du fait que nos concitoyens prennent conscience des effets de la réforme du baccalauréat et du lycée, qui témoigne d'inégalités qui se creusent sur notre territoire, et que ces établissements élitistes vont renforcer. Il y a aussi des sujets autour de la santé à l'école, avec la suppression d'une des visites médicales, et une conception de la santé qui est en recul : la santé n'est pas le simple fait de ne pas être malade.