M. le ministre connaît autant que moi la situation de la Guyane, puisqu'il y a été recteur pendant quelques années. L'une des mesures phares est l'abaissement de l'âge de l'instruction obligatoire à trois ans. Cette mesure est symbolique, car 98 % des jeunes de trois ans sont déjà scolarisés. Mais les disparités sont énormes. Vous avez conduit une mission il y a quelques semaines, madame la présidente, et vous vous êtes retrouvée au coeur de cette problématique, sur un territoire dont le taux de croissance naturelle est de 4 %, le taux de fécondité, de 8 %, et sur lequel il faut accueillir entre 1 000 à 1 500 élèves supplémentaires chaque année en école maternelle. Ni la Guyane ni Mayotte ne seront en mesure d'accueillir les enfants à la rentrée dans les meilleures conditions. Il y a de fortes tensions sur nos territoires ultramarins, particulièrement à Mayotte et en Guyane, où l'on ne peut pas appliquer le droit commun comme en Lozère ou sur un autre territoire de métropole.
J'ai passé quarante ans de ma vie à enseigner et je sais que les corporatismes restent très forts. Il faut savoir les surmonter pour l'intérêt de nos élèves. Lorsque j'ai commencé à enseigner, mes élèves avaient peut-être trois ou quatre ans de moins que moi. On m'a jeté dans la fosse, j'ai pu survivre et je m'en porte toujours aussi bien !