Non, cela fait partie des malentendus auxquels il faut couper court. Actuellement, la visite médicale est obligatoire à six ans, mais n'est réalisée qu'auprès de 40 % des élèves, alors qu'elle est décisive. J'ai pris des engagements avec Agnès Buzyn, qui seront difficiles à tenir : nous voulons que cette visite médicale soit réalisée auprès de tous les élèves, avec une attention particulière dans les territoires défavorisés. Cela supposera d'y associer, si besoin, des médecins civils en plus des médecins scolaires. Nous souhaitons faire cette visite vers trois-quatre ans et non plus à six ans, soit le plus tôt possible pour détecter d'éventuels problèmes de vue ou d'ouïe. Ce sera le même examen, mais réalisé plus tôt et auprès de tous les élèves.
Monsieur Karam, le taux de scolarisation en Guyane et à Mayotte est de 82 %. L'année prochaine, nous aurons 3 500 enfants de plus dans ces territoires. En Guyane, nous prévoyons 150 ETP supplémentaires, et le plan Guyane réaffirmé par le Président de la République prévoit 250 millions d'euros sur cinq ans aux collectivités locales pour les constructions scolaires. Cet engagement sera tenu.
Nous ne pourrons pas obtenir une résorption totale, certains élèves de moins de six ans échappent déjà à l'instruction obligatoire, mais nous devons tendre vers les 100 %.
Madame Jouve, la mesure de l'instruction scolaire n'a pas d'impact, positif ou négatif, sur la politique éducative envers les moins de trois ans. La loi ne contient rien sur ce sujet, qui doit faire l'objet de pragmatisme, de personnalisation, selon les territoires et les enfants. La comptabilisation des enfants de moins de trois ans est réalisée en réseau d'éducation prioritaire (REP), dans les territoires ruraux et en outre-mer. Cette façon de comptabiliser ainsi que les effets marginaux de l'instruction obligatoire à trois ans contribueront à la légère remontée des effectifs en milieu rural, et donc à sauvegarder l'école maternelle.
La revalorisation des salaires des enseignants et leur bien-être est prioritaire pour moi, mais ce n'est pas l'objet de cette loi. Nous devons avoir une vision à moyen et long terme. Nous l'avons vu au moment des manifestations : dès lors qu'on rassure les enseignants sur les mesures, ils les approuvent mais nous disent qu'ils sont très mal payés. C'est exact. Nous avons commencé à agir. De 2017 à 2022, un professeur des écoles débutant verra son pouvoir d'achat augmenter de 1 000 euros par an - et donc davantage pour un enseignant confirmé. Nous avons une attention particulière pour les enseignants du primaire et les professeurs débutants.
Oui, le décalage est très important avec l'Allemagne, mais aussi avec le reste de l'Europe pour l'école primaire. Nos dépenses sont inférieures de 15 % à celles de la moyenne des pays de l'OCDE. C'est une priorité budgétaire.
Je vais malheureusement devoir vous quitter pour la déclaration du Premier ministre à l'Assemblée nationale, mais je reste à votre disposition pour une autre session...