Ma question porte sur la reconstruction. L'Irak est un pays riche, mais le taux de pauvreté s'élève à 22,5 % au niveau national et 41 % dans les zones sous domination de l'État islamique. Il y a donc lieu d'agir.
Lors de la conférence des donateurs organisée au Koweït, on a constaté que l'Irak avait réalisé moins de 1 % de son programme de reconstruction des zones détruites reprises à l'État islamique, programme dont le coût est estimé entre 80 et 100 milliards de dollars. Les scénarios gouvernementaux ont sous-estimé l'ampleur et la gravité de la crise. Le gouvernement irakien, l'ONU, les instances internationales et les donateurs, parmi lesquels la Banque mondiale, ont fixé à dix ans la durée des travaux de reconstruction, mais sous conditions de stabilité locale, d'utilisation rationnelle des fonds et, surtout, d'éradication de la corruption. Or, classé 168e sur 180 par l'organisation non gouvernementale Transparency International, l'Irak est l'un des pays les plus corrompus au monde. Dès lors, une réelle reconstruction de ce pays est-elle possible ? Quid du respect des trois principes retenus par les donateurs ?