Madame la Présidente, mes chers collègues, merci de m'accueillir aujourd'hui pour que je vous parle de la communication du Sénat. En tant que Vice-présidente chargée de la communication et de la chaine parlementaire Public Sénat, et après avoir constaté qu'une grande majorité des sénateurs ne connaissaient pas l'ensemble des missions mises en oeuvre et les outils mis à disposition par la Direction de la Communication, j'ai proposé au Président Gérard Larcher cette intervention sur la politique de communication du Sénat. Il s'agit donc de faire une brève présentation de cette direction, qui sera appuyée par une projection pour plus de fluidité. Ce support sera diffusé à l'issue de toutes les présentations, après avoir été complété à la lumière des questions posées et d'éventuels éléments complémentaires demandés.
Nous avons d'abord le service de presse du Sénat. À ce titre, il est important de connaître vos interlocuteurs. J'ai à mes côtés Charles Waline, Directeur du service de la communication du Sénat et Anne Esambert, Responsable de la division de la communication institutionnelle et du multimédia. Kate Dunkley, Responsable de la division de la Presse, de l'audiovisuel et des relations extérieurs, n'est pas présente aujourd'hui mais est l'une de vos interlocutrices.
La principale mission de la Direction de la Communication est d'assurer la communication institutionnelle du Sénat auprès des journalistes, et de fournir un appui logistique à toutes les demandes émanant des commissions, des délégations, des structures temporaires de contrôle ainsi que du Bureau du Sénat. Tous les travaux peuvent faire l'objet d'une communication à destination de la presse. Différents supports sont mobilisés : communiqués de presse, communiqués de séance, auditions ouvertes, tribunes. Le service de presse assure l'interface entre l'instance et les journalistes. À ce titre, le service dispose d'un carnet d'adresses fourni. Ses personnels répondent aux demandes des journalistes, mettent en ligne les communiqués, organisent les évènements ouverts à la presse, accueillent les journalistes et peuvent également accompagner la communication sur le terrain au niveau local.
De nombreux outils permettent de communiquer au mieux. Nous disposons d'un fichier fourni, quotidiennement mis à jour ; un prestataire de données est mobilisé à ce titre. Sont ainsi référencés 17 500 médias, 80 000 contacts presse, 740 domaines d'intérêts associés et 600 listes de diffusion. Ces outils permettent de traiter des volumes importants.
Par exemple, l'e-mailing de masse s'avère souvent complexe pour les collaborateurs des sénateurs, notamment pour diffuser des communications à grande échelle. La direction de la communication dispose d'un outil performant permettant d'adresser un message à des milliers de contacts. En moyenne, un communiqué de presse est envoyé à 1 000 destinataires. Cet outil permet également de cibler les journalistes spécialisés, susceptibles d'être particulièrement intéressés par le communiqué en fonction d'une thématique. Il permet aussi d'inviter ces journalistes experts sur les thématiques abordées. En 2018, 350 communiqués de presse et 250 communiqués de séance ont été diffusés, 4 communiqués de presse par jour destinés à 1 000 journalistes en moyenne vers la presse. Nous avons également organisé 50 points presses et 315 évènements ont été ouverts aux journalistes. En outre, une plateforme de diffusion offre différents outils statistiques qui permettent d'assurer le suivi des envois. Elle donne notamment accès au taux global de couverture afin de vérifier l'impact réel d'un envoi et le retour sur investissement.
À la demande de différentes instances, notamment la présidence, certains évènements sont ouverts à la presse. Les journalistes sont accueillis par la Direction de la Communication, qui délivre les accréditations nécessaires, qu'elles soient temporaires ou permanentes, avec la remise d'un titre d'accès au Sénat. En 2018, 120 journalistes bénéficiaient d'une accréditation permanente, 1 400 accréditations ont été accordées pour des évènements spécifiques et 200 journalistes en moyenne sont présents de façon hebdomadaire lors des séances de questions d'actualité au Gouvernement.
En outre, des revues de presse, mises à disposition du lundi au vendredi, sont accessibles depuis l'Intranet du Sénat. Ces revues portent sur l'activité du Sénat, avec des articles classés de manière thématique. Elles sont réalisées avec le concours d'un prestataire extérieur, qui fournit des articles issus de journaux nationaux et locaux, de dépêches AFP, d'alertes radios et télévisuelles ou encore d'articles parus sur le web. Le service de la presse peut également parfois fournir des articles. Un outil de veille personnalisé (OVP) permet à chaque sénateur de personnaliser cette revue de presse. Ce suivi est indispensable. Chaque sénateur peut cibler ce qui l'intéresse grâce à des mots-clés. Le service de presse réalise après chaque conférence de presse une revue de presse thématique adressée aux organisateurs, permettant d'analyser les retombées presse de l'évènement. La revue de presse a diffusé 15 500 articles, marquant une augmentation de 32 % en 5 ans. 177 comptes OVP sont ouverts.
La rédaction multimédia du Sénat mobilise une équipe de 7 personnes, auxquelles s'ajoutent les services de l'agence de conseil NetSquad, qui met à disposition 5 personnes. Ces personnels valorisent et mettent en exergue les travaux et apports du sénat via les réseaux sociaux et le site internet du Sénat afin d'atteindre un maximum de cibles (sénateurs, professionnels du droit, journalistes, lobbies, étudiants, jeunes, etc.). Le but est d'apporter aux commissions un appui logistique dans leur communication multimédia, au moyen de vidéos, d'infographies, de pages web, de brochures, etc.
Aujourd'hui, l'efficacité nécessite d'être instantané, d'être capable de réagir en temps réel. Cette dynamique doit cependant être ciblée en fonction du degré de technicité du message et de la capacité de réception de la cible. Simple et pédagogique, il peut être accompagné d'un média, susceptible d'être repris.
Parmi les enjeux de la communication du Sénat figure le respect du pluralisme. Il est nécessaire de s'assurer qu'aucun groupe minoritaire n'est exclu, et de ne pas donner une importance excessive au groupe majoritaire. Aussi, la Direction de la Communication assure un égal traitement des commissions et délégations en ciblant au mieux l'actualité. Il lui appartient de trouver au quotidien les instances susceptibles d'apporter des éléments à utiliser.
Cet exercice ne peut être efficace qu'à la condition d'une interopérabilité entre les commissions ou délégations et la Direction de la Communication.
Un autre enjeu est celui de la neutralité. Les réseaux sociaux au nom du Sénat ne constituent pas des outils de communication du Président du Sénat ou d'un sénateur en particulier, bien que le Sénat puisse « retweeter » certains de leurs commentaires. Les membres du Sénat sont d'ailleurs appelés à « retweeter » les posts du compte officiel du Sénat.
Le site du Sénat s'avère indispensable au travail parlementaire. Créé en 1995, il a depuis été dépoussiéré avec une montée en puissance technique et d'expertise. On y compte 8 millions de visiteurs et 20 millions de pages vues. Il publie de plus en plus de contenus qui nécessitent une actualisation immédiate grâce à un interfaçage avec les applications législatives et nous nous adaptons du mieux possible aux innovations technologiques, enjeu majeur et le plus difficile à porter. L'impact du site du Sénat est plus important aujourd'hui que celui de l'Assemblée nationale : il serait mieux construit, plus lisible et plus ergonomique en ce qui concerne les recherches. Nous nous attachons encore à améliorer ses outils.
L'écosystème Senat.fr est composé d'applications web et d'une plateforme vidéo (video.sénat.fr), refondée en 2016. Il constitue une référence pour les journalistes, chercheurs, étudiants et citoyens qui souhaitent suivre les travaux parlementaires. Parmi les autres sites figure un site destiné aux enfants : junior.senat.fr. La plupart des sénateurs ne se sont pas encore approprié cet outil ludique. Le lien d'accès à ce site a été transmis à l'ensemble des maires de mon département pour qu'ils en informent les directions des écoles primaires, lesquelles peuvent l'utiliser dans le cadre d'une initiation à la citoyenneté. Le site Opendata est, quant à lui, destiné aux développeurs souhaitant reprendre librement les données du Sénat.
La refonte du site Senat.fr lancée en février 2019 aboutira au second semestre 2020. Elle poursuit quatre objectifs : sécurisation de l'actualisation du site, accessibilité sur tous les terminaux (smartphones et tablettes), modernisation du graphisme (par l'allègement de la page d'accueil qui améliorera le parcours utilisateur) et développement des outils de participation et d'interactivité.
Le site de fact checking « infox.senat.fr » permet de recenser toutes les fausses informations circulant sur le Sénat, qui devient ainsi la première assemblée parlementaire au monde à disposer d'une telle plateforme. Cette boîte à outils permet d'accompagner les sénateurs, souvent saisis de multiples questions. Sa mise en place est programmée pour le mois de juin, vous en serez informés.
Cet outil peut constituer une réponse que les sénateurs peuvent mobiliser. Des efforts ont déjà été réalisés en ce sens ; le but est de mettre à disposition des argumentaires pouvant être mobilisés par les sénateurs s'ils sont pris à partie sur un sujet issu d'une fausse information. Je prends en compte cette remarque de vigilance.
Par ailleurs, le Sénat mobilise de nombreux réseaux sociaux : Facebook, avec 72 969 abonnés (contre 105 741 à l'Assemblée nationale), Instagram avec 25 360 abonnés (contre 25 360 à l'Assemblée nationale), Snapchat (2 529 abonnés) dont l'Assemblée nationale ne dispose pas, LinkedIn avec 10 757 abonnés (contre 25 797 à l'Assemblée nationale), et Twitter avec 408 147 abonnés contre 249 101 à l'Assemblée nationale).
La montée en puissance et l'appropriation des réseaux sociaux par le Sénat sont remarquables. En 2018, 2 000 publications sur Facebook ont été recensées. 65 infographies ludiques et bien conçues, dont les sénateurs peuvent se servir, ont été réalisées. Il m'a été signalé que leur accès était quelque peu difficile, d'où la nécessité de la refonte du site. 195 vidéos ont également été produites (sur le travail sénatorial, sur le patrimoine, etc.). Le sénateur peut les capter et les rediffuser en fonction de ses interventions et des sujets sur lesquels il travaille.
S'agissant des consultations et des espaces participatifs, un questionnaire sur les conditions d'exercice des mandats locaux a été publié par la nouvelle plateforme de consultation des élus locaux, tandis que quatre espaces participatifs pour le compte de deux commissions et trois consultations en ligne ont été mis en place.
S'agissant de la délégation aux entreprises, un bilan personnalisé est proposé, débutant par la photographie du référent afin que celui-ci soit désormais reconnu. Votre référente devrait être Mme Tina Miquel. Pour la délégation, 4 évènements ouverts au public ont été organisés, 10 communiqués de presse ont été envoyés et 31 journalistes ont été présents au Sénat. En ce qui concerne le multimédia, 6 vidéos ont été consacrées aux travaux de la délégation et à ses déplacements, 38 posts et un Facebook Live ainsi que 42 Tweets et 2 livetweet (permettant de rediffuser des séances du Sénat) ont également été recensés. Les abonnés sont informés en direct de l'audition.
Cette présentation est terminée, je vous remercie.