L'idée même de subventionner davantage des investisseurs privés qui ne se donnent pas le mal de construire la moindre production nouvelle à leurs risques, attendant qu'EDF fasse tout le travail pour ensuite en tirer le bénéfice et nous prendre des parts de marché, est devenue inconvenante. Je ne doute pas que la représentation nationale sera très attentive à ce dossier.
L'idée, que vous avez évoquée, a circulé un moment qu'on interdirait à EDF de répondre aux appels d'offres pour l'exploitation des barrages, qui sont magnifiquement gérés depuis des décennies dans le consensus des territoires. Nous nous élevons contre cette perspective, humiliante. Pour tous les salariés concernés, leur retirer leur outil de travail serait un choc, alors même qu'il fonctionne parfaitement bien et qu'ils n'ont en rien démérité.
Enfin, vous avez parlé des nouveaux services. Nous avons un plan pour accompagner tous ceux qui basculent vers le véhicule électrique. Évitons le problème de la poule et de l'oeuf : nous saluons toutes les collectivités territoriales, urbaines ou rurales, qui ont à coeur de créer des bornes de recharge publiques. Notre filiale Izivia a remporté un grand nombre des appels d'offres lancés par ces collectivités, ce qui nous a permis de devenir le premier fournisseur et exploitant de bornes de recharge en France.
Nous collaborons en effet avec des constructeurs automobiles dans l'idée - extrêmement intéressante mais qui n'est pas pour demain matin - d'utiliser les batteries des véhicules électriques comme un moyen de stocker de l'électricité soutirée lorsqu'elle est abondante, pour la réinjecter vers le réseau en cas de forte pénurie ou lorsque les prix de l'électricité sont plus élevés. C'est ce qu'on appelle le Vehicle to Grid (V2G), littéralement « du véhicule vers le réseau », qui permettrait de profiter de batteries existantes pour répondre au déséquilibre entre l'offre et la demande, notamment du fait du poids de la production photovoltaïque l'après-midi. Nous avons procédé à des investissements à cette fin mais nous en sommes encore au stade des expérimentations.