Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je vis dans un département qui compte plus de 1 000 églises. C’est non seulement une richesse, mais également une lourde charge pour les petites communes qui en sont propriétaires et, à ce titre, en assument l’entretien et la préservation. À ces églises s’ajoute souvent un petit patrimoine dit « vernaculaire ».
Ces deux patrimoines, les églises et le « vernaculaire », peinent à trouver leur place face à notre « glorieux » patrimoine. Ils sont souvent mal protégés et peuvent se retrouver parfois à l’abandon.
Une réhabilitation est difficile et coûteuse. Les petites communes rurales n’ont que des priorités, compte tenu de la modestie de leur budget : l’école, la mairie, la voirie, le cimetière, l’éclairage public, et j’en oublie certainement.
Dans nos territoires ruraux, ces patrimoines riches et anciens présentent pourtant de nombreux avantages.
C’est l’identité des villages et de la ruralité qui est en cause : l’église, le monument aux morts, le lavoir, le puits, le moulin, la mare sont les reliques d’un passé qui a du sens, et ils caractérisent l’authenticité de la ruralité.
Entretenir ce patrimoine, c’est assurer bon an mal an des travaux de maçonnerie, de peinture, de menuiserie, de couverture. Cela fait donc vivre l’artisanat local ; ce n’est pas rien !
Enfin, ces patrimoines présentent une richesse touristique qui, restaurée et mise en valeur, peut contribuer à inciter des touristes à faire un détour et séjourner dans un gîte, une chambre d’hôtes, ou conduire des groupes voyageant en autocar à faire une escale dans le circuit mis en place par l’office du tourisme communautaire ou le parc naturel régional, s’il existe.
C’est peu de dire que la perte de la réserve parlementaire a été cruellement ressentie pour les communes rurales !