Ce qui rend la gratuité spécifique, c'est l'universalité qu'elle confère au service public. Les usagers ne sont plus segmentés. La mesure s'appuie sur une valeur de simplicité d'accès.
Les élus qui mettent en place cette mesure soulignent que l'on fait peser des contraintes sur les automobilistes depuis vingt ou trente ans, avec des effets parfois limités. Aujourd'hui, les mouvements sociaux dénoncent ces contraintes. L'idée de la gratuité est d'inciter plutôt que de contraindre. Les élus disent : « On verra ce que cela donne. » Dans certains cas, la mesure est efficace, dans d'autres moins.
Les incivilités ont diminué à Châteauroux, Aubagne et Dunkerque. Je ne dispose pas de chiffres sur les autres réseaux. On ne sait pas si cette baisse est liée à la gratuité ou à d'autres dispositifs. L'une de nos hypothèses est que le nombre de dégradations a diminué car il y a plus de monde dans les transports et donc un meilleur contrôle social. Le passage à l'acte est bien plus aisé pour celui qui est tout seul au fond d'un bus que pour celui qui est entouré de passagers qui le regardent.